RDC-Journée internationale de l’alphabétisation: l’ignorance qui ne choque personne.

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Une fille en plein cours d'alphabétisation [Photo d'illustration]
Une fille en plein cours d'alphabétisation [Photo d'illustration]

Par Stella Ungaro

Depuis 1967, la  Journée internationale de l’alphabétisation est célébrée chaque année à travers le monde pour rappeler au public l’importance de l’alphabétisation en tant que facteur de dignité et de droits humains et pour faire progresser l’agenda de l’alphabétisation pour une société plus instruite et durable. Malgré les progrès réalisés, les défis persistent, car au moins 773 millions d’adultes dans le monde n’ont pas aujourd’hui les compétences de base en alphabétisation.

En RDC, 30,3% de la population sont totalement analphabètes, dont 17,5% pour les hommes et 12,8% pour les femmes.

Le thème retenu cette année : «L’alphabétisation pour une reprise axée sur l’humain : réduire la fracture du numérique».

A Kinshasa, cette journée a été célébrée à Béatrice Hôtel sous le haut patronage du Président de la République en présence de plusieurs membres du gouvernement dont le ministre des Affaires sociales.

La proclamation de cette journée a été largement justifiée du fait que les compétences de base que confère l’alphabétisation fondent même le développement humain et par conséquent, le développement de la communauté.

Ce qui étonne, ce paradigme n’interpelle pas nos décideurs politiques, du sommet à la base. Pour preuve, l’analphabétisme bat encore des records inouïs en RDC plus de 60 ans après l’indépendance. Personne mais alors personne ne fait le lien des causes à effets entre le développement exponentiel des antis valeurs et l’analphabétisme ou (même le faible niveau de formation de la grande majorité des citoyens).

A l’Est du pays, l’analphabétisme fait le lit des conflits armés. Dans l’ignorance des cadres même les plus hauts.

Alors que l’alphabétisation de la population devait être menée tambour battant comme une guerre de libération. Les faits montrent que la journée internationale est ignorée à plus de 90% par des citoyens congolais. Élèves, professeurs, ingénieurs, etc. sont indifférents.

Par contre, dans des pays comme le Sénégal, savoir lire, écrire et compter est un défi que chaque citoyen essaie de relever. Cela permet aux habitants de conduire les activités de base, élevage, culture, ensemencement des champs, sans pour autant aller à l’université.

Ce qu’il faut faire pour la RDC, c’est de doter le pays d’une vraie politique d’alphabétisation avec des objectifs à atteindre étalés sur le temps et des moyens financiers conséquents effectivement mis à la disposition des prestataires commis aux activités y afférentes.

Aujourd’hui, le pays a une opportunité de lancer une telle politique grâce à la vision du Chef de l’Etat, qui, avec son gouvernement, a matérialisé la gratuité de l’enseignement inscrite comme loi dans la constitution de la république depuis de longues années.

Par-delà les difficultés d’ordre divers que peut rencontrer cette noble action, il faut la féliciter et encourager le gouvernement à déployer tous les moyens à sa disposition pour sortir le pays de la nuit de l’analphabétisme.

C’est à ce prix que nous aurons le développement, et pas autrement.     

Jeudi 9 septembre 2021 - 09:27