Tshilejelu au Kasaï-central : les chantiers de CREC-7, les érosions de Kananga et les pluies redoublent le doute, le gouverneur rassure…

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Par Edmond Izuba

Le Kasaï central a bénéficié de la part du lion dans le cadre du projet Tshilejelu. Cette province va bénéficier de 35 kilomètres de route contre 25 Km, à Mbuji-Mayi, Kabinda 10,5 Km, Lusambo 10 Km, Mweneditu 5,5 km et Tshikapa 15,39 Km. Neuf mois après le lancement des chantiers, les travaux exécutés par des ingénieurs chinois sont loin de se terminer comme l'attendait la population qui s'impatiente d'avoir de nouvelles routes et leur réhabilitation. 

À ce jour, on est encore aux phases d’entretien et d’assainissement. Ce que ne comprend pas la population. 

À cette saison pluvieuse, la ville la plus menacée par les érosions continue de redouter le pire.  

« Depuis que les travaux dans le cadre du projet Tshilejelu ont commencé ici à Kananga, rien n’est fait. Les chinois construisent les caniveaux pourtant les vrais problèmes de la ville c’est des routes, les macadams avec goudron », déplore Luc-Gérard Ngalula, jeune commerçant.

D’un avis contraire, Mbombo Stéphane, ce chauffeur quadragénaire père de 14 enfants pense que le projet est venu résoudre les vrais problèmes dans la ville de Kananga: réhabiliter les routes construites depuis l’époque coloniale. 

« Depuis plus 20 ans passés, c’était difficile de percevoir les engins des grands travaux dans la ville de Kananga. Aujourd’hui grâce au chef de l’Etat, c’est devenu une réalité. C’est vrai on peut critiquer les travaux par rapport à la lenteur, mais j’ai appris que le projet s’inscrit pour une durée de 36 mois. Nous devons avoir la culture de la patience », a-t-il confié.      

Les chantiers de Tshilejelu

Au QG des ingénieurs chinois situé au quartier Kamayi-Prison dans la commune Kananga, la société CREC-7 vient de réceptionner 16 nouveaux engins en provenance de Kamina, chef-lieu de la province du Haut-Lomami, objectif : accélérer les travaux. Il s’agit des concasseurs, compacteurs, pèles chargeuses et un mélangeur. C’est ici que les matériels qui conduisent les travaux sont gardés pour l’entretien, et quelques bureaux administratifs y sont placés. Ces travaux ont donné du travail à une centaine des jeunes Kanangais.

le QG des ingénieurs de CREC-7, à Kananga

Sur une dizaine d’avenues auxquelles devraient s’attaquer les travaux Tshilejelu, neuf déjà sont bénéficiaires des travaux d’entretien et d’assainissement. Des avenues comme des Dispensaire, de la Mission, de la Révolution, Etienne Tshisekedi, Félix Tshisekedi, Kasavubu, Muona, etc., sont équipées en caniveaux. L’avenue Ditekemena, non prévue par le projet, a bénéficié d’une canalisation connectée au grand collecteur.

Pour ces ingénieurs chinois, les travaux poursuivent leur cours normal point n'est besoin de s’alarmer.  

« Nous avons préféré débuter les travaux par l’assainissement et l’entretien des routes, l’étape primordiale de la construction d’une route de qualité. Les autres étapes qui nous permettront d’arriver jusqu’à l’asphaltage nous ne prendrons pas beaucoup de temps », explique M. Yanng, un ingénieur trouvé sur le chantier situé à Katoka II.

Le projet Tshilejelu à Kananga rencontre des difficultés, mais ces difficultés n’entravent en rien les travaux grâce aux dispositions prises par la direction technique de l’entreprise. 

« La quantité de ciments que nous utilisons provient de la frontière de l’Angola, soit à 260 kilomètres de la ville de Kananga. Le stock de ciments que la ville nous procure est tellement insignifiant », déclare Me Sammy Kabengele, représentant CREC-7 au Kasaï-Central.

Placement des caniveaux sur l'avenue Félix Tshisekedi

Interrogé au sujet des critiques formulées par la population, Me Sammy Kabengele avoue que CREC-7 accorde une oreille attentive aux critiques qui sont objectives. Il signale que l’entreprise chinoise qui du reste travaille avec les experts de la République démocratique du Congo, à savoir : Office des Voiries et Drainage (OVD), Fonds d’Entretien Routier (FONER) et le bureau de contrôle Techniplan, est ouverte aux propositions qui l’aideront à avancer.

Les pluies et les érosions de Kananga

Dans une interview accordée à opinion-info.cd, le gouverneur ad intérim, Tharcisse Kabatusuila revèle plusieurs aspects de ce projet que la population ne veut pas comprendre. Pour le gouverneur ai, ces travaux de Tshilejelu proposent justement un nouveau plan cadastral à la ville de Kananga. Le plan cadastral de l’ancienne époque est devenu inapplicable à ce jour.

Le gouverneur ad intérim, Tharcisse Kabasuila

«Ce vieux plan cadastral ne tient plus pourquoi : la plupart des maisons ici dans la ville de Kananga ont été construites dans des endroits réservés aux travaux de génie civil. Nombreux sont ceux qui ont construit sur le ravin. Donc, la ville avait besoin des nouvelles tracées », nous confie le gouverneur qui déclare avoir eu un long entretien avec le ministre d’Etat en charge des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction à ce sujet.

Dans son méa culpa, il reconnait qu’il n’avait pas la maitrise de tous ces enjeux auxquels doivent faire face les Chinois de CREC-7.

Au-delà d’un nouveau plan cadastral de Kananga, il faut compter les 62 têtes d’érosion. La ville est prise en étau par des érosions qui menacent gravement les principales voies d’accès à Kananga.

« Avec ses 55 à 62 têtes d’érosion, Kananga est la ville la plus menacée de toute la République. À chaque saison de pluie,   Kananga connait des nouvelles têtes d’érosion », s’inquiète Tharcisse Kabatusuila.  

Cette fois-ci la charge revient à CREC-7 d’y faire face afin de sauver la ville de ces monstres dangereux. En cas des érosions graves, la société CREC-7 est appelée à intervenir pour sauver les meubles.

« Nos interventions sont généralement gratuites, nous le faisons parce que la ville est notre partenaire. Aussi, nous nous mettons à l’évidence que si une  partie de la ville est déchirée par l’érosion, nos chantiers seront également bloqués », confie Me Sammy Kabengele. 

Lancés depuis le mois de mars 2021, les travaux de construction et de réhabilitation de 35 kilomètres de routes de la ville de Kananga tendent à connaitre déjà sa deuxième phase. Elle sera constituée des travaux de stabilisation et de compactage du sol, l’emplacement de la couche de base, les pierres et l’emploi du produit de base mastique issue de la nouvelle technologie moderne. Ce produit chinois expérimenté dans plusieurs pays africains dont le Sénégal, a été employé pour la première fois en RDC sur l’avenue Makanza cette année.

 

Dimanche 5 décembre 2021 - 21:41