
Par Gabin K.
Montée avec l'ambition de redorer le blason longtemps terni de l'aviation civile congolaise, "Congo Airways" est loin d'accomplir cette mission. L'entreprise, déjà au bord de faillite, selon diverses sources, inflige supplice à ses passagers plutôt que de leur procurer du "plaisir", comme le défend son slogan.
Comment? Venons-en aux faits, qui sont sacrés et têtus. Nous sommes jeudi 23 décembre 2021 à Kisangani, chef-lieu de la Tshopo. Plus précisément, au guichet de Congo Airways qui, selon des témoignages, s'apparente à un "enfer" où les clients sont soumis à toutes sortes des tracasseries. "Les billets sont vendus de manière illicite. Il n'y a aucun respect pour les passagers en règle qui sont souvent mis de côté au profit des plus offrants. Ces derniers sont toujours privilégiés qu'ils soient en retard ou pas", ont relaté des clients. L'un d'entre eux s'est parfaitement souvenu d'une phrase lui lancée au visage par un agent Congo Airways, et a rapporté: "vous avez votre billet, ça ne nous concerne pas. Nous, on s'en tient à ce qui nous est dit".
Qu'est-ce qui leur est dit? La réponse n'est pas une aiguille à chercher dans une botte de foins. Elle est venue à nous sans rien forcer. A notre arrivée à l'aéroport de Bangboka, un autre agent Congo Airways, sans honte ni retenu, a lâché: "Nous avons reçu des recommandations. Les recommandés doivent partir". Ensuite, il ne s'est pas empêché de procéder au débarquement des passagers dépourvus de "pare-pluie".
Stupéfaction couplée de désolation d'assister à un odieux spectacle qui jette un discrédit sans précédent sur l'aviation civile congolaise, jadis jouissant d'une bonne renommée. Le pire, dans ce spectacle, est que les passagers débarqués sont contraints de payer une pénalité à hauteur de 50 dollars américains et de se prendre en charge, eux-mêmes, pendant tout le temps de prolongation involontaire de leur séjour à Kisangani.
"Ce sont des stigmates d'une compagnie de merde", a vociféré un passager, victime de cette malsaine pratique qui a poussé des racines, au point de dégoûter les agents de l'Etat commis à des tâches diverses à l'aéroport de Bangboka.
"La compagnie est une véritable catastrophe", a tempêté un autre client. Selon des sources bien renseignées, Congo Airways ne possède plus qu'un seul avion et se voit bien obligée d'emprunter non seulement les appareils de "Kenya Airways" mais aussi tout le personnel à bord. Conséquence: pendant des vols locaux, dans un pays francophone, les hôtesses ne parlent qu'anglais. "Inadmissible", a tonné un client qui peine à réaliser que telle bavure se produit bien en République démocratique du Congo.
Nos sources ont en plus fait savoir que Congo Airways vit une situation de faillite non déclarée, et est incapable de supporter ses différentes charges. A cela, disent-elles, s'ajoute le manque de management de ses dirigeants. Ce qui irrite déjà les principaux actionnaires.
De tous ces faits malheureux et honteux, il est très euphémisant de remplacer "plaisir" par "supplice" dans le slogan de Congo Airways qui doit désormais devenir "Le supplice de voyager"