
Par Stella Ungaro
Le ministre de l'Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) Tony Mwaba a reçu, mercredi 9 février 2022, dans son cabinet de travail, une dizaines d'élus nationaux.
En toile de fond de leurs échanges, l'amélioration de la qualité de l'enseignement. Une initiative louable, tant les députés constituent un maillon essentiel pour la réussite du programme de la gratuité de l'enseignement de base. Cependant, de nombreux observateurs ne dissimulent plus leurs inquiétudes au sujet des enfants vivant avec handicap qui ont aussi droit à étudier gratuitement au même titre que les autres enfants valides.
Dans l'une des précédentes publications, Opinion-info.cd a tenté de démontrer par a+b que la situation de cette catégorie d'enfants n'est pas reluisante sur l'ensemble du territoire national. Tant pour ce qui est de l'accès à l'éducation que pour ce qui concerne d'autres services sociaux de base. Cette situation générale nécessite, de l'avis des défenseurs des droits des enfants, l'implication des décideurs pour une prise en charge globale, commençant par un enseignement gratuit.
Se référant justement à la catégorie d'enfants en situation difficile, ils reconnaissent que la réponse aux difficultés de ces enfants concerne également un autre secteur, celui des Affaires Sociales, outre celui de l'enseignement spécialisé pour enfants vivant avec handicap.
Pour M. Kamonyo Botanyi, Chef de Bureau à l'enseignement spécial au Nord-Kivu, le gouvernement doit tenir compte d'un financement inclusif pour parler d'une éducation inclusive. "Sans formation, sans programme d'enseignement spécial, sans motivation des enseignants comment allez vous améliorer la qualité de l'enseignement spécialisé pour enfants vivant en situation de handicap. Vous parlez de l'éducation inclusive commencez par le financement inclusif", a t-il scruté au cours d'une interview accordée à Opinion-info.cd.
Et de poursuivre: "Notre excellence soulève encore la question de la gratuité dans le souci d'améliorer la qualité de l'enseignement. Ici je suis inquiet de la qualité de l'enseignement particulièrement en ce qui concerne l'enseignement spécialisé dans le contexte que j'ai décrit. Sans programme d'enseignement, sans motivation de enseignants sans agrément des écoles sans centres de formation appuyés par l'état, sans attention à cet enseignement, on ne peut pas s'attendre à des meilleurs résultats".
De sa part, l'ambassadeur pour enfants sourds-aveugles auprès de deafblind international, a fait observer que la situation des enfants vivant en situation de handicap ne peut s'améliorer qu'à travers une formation à même de les rendre autonomes, faisant ainsi d'eux producteurs et non consommateurs. Ceci leur permettra de s'intégrer utilement dans la société tout en étant compétitifs et participatifs sans aucun complexe.
Du reste, la démarche de Tony Mwaba reste bien fondée, les élus nationaux ont un grand rôle à jouer notamment pour des lois et budgets à voter pour la matérialisation de la vision du Chef de l'État.