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Conflit Jiangsu-AUCN-OGEFREM: Okende au-dessus de la mêlée

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Le ministre des transports Chérubin Okende
Le ministre des transports Chérubin Okende

Par Gabin K.

Une nouvelle réaction dans ce qu’il convient de qualifier de conflit entre l’OGEFREM et la société chinoise Jiangsu Coast.  La réaction, intervenue ce samedi 26 février 2022, porte la marque d’une autre partie impliquée dans le litige: la société Africa union cargo Namibia (AUCN)

L’agir responsable d’Okende

A la faveur de sa sortie médiatique, Me Josué Alphonse Kitenge, Conseil d’AUCN, s’est donné de démontrer qu’Okende gère avec délicatesse ce conflit pour un atterrissage en douceur, en plus de recadrer Me Michaël Bukope, avocat de Jiangsu Coast, et de le renvoyer quasiment aux études. La décision de suspendre le contrat entre la société chinoise et l’OGEFREM est, selon Me Kitenge, une «preuve de responsabilité en vue de recevoir les doléances de toutes les parties intéressées par ce contrat et de donner une suite idoine en restant au milieu village». 

Pourtant, à ce sujet, Okende a été immolé sur la place publique par Me Bukope qui lui a dénié, dans sa communication du 17 février, la qualité d’ordonner la suspension du contrat conclu entre l’Office et sa cliente. «Le ministre est responsable de son secteur, il n’appartient pas à un avocat de dire au ministre du secteur ce qu’il doit faire», lui a répondu Me Kitenge, non sans affirmer «l’inexistence d’une prétendue faute intentionnelle de la part de» Chérubin Okende. 

Ces déclarations blanchissent le ministre des Transports qui, toutefois, se doit de gérer, avec impartialité, cette patate chaude en provenance de l’OGEFREM. 

Un même contrat pour deux entreprises, la faute de Sayiba

En juillet 2018, l’OGEFREM a, fort du contrat conclu avec l’AUCN, accordé à celle-ci un mandat spécial de chargement des cargaisons. Pour mieux accomplir sa part de contrat, a rapporté Me Kitenge, l’AUCN a recouru à Transcom services «pour tout ce qui passe par l’Afrique du Sud» et à Golden Jiangsu Coast «pour toute cargaison en provenance de la Chine». 

A scruter ses propos, c’est Patient Sayiba, ancien DG de l’OGEFREM, qui est à la base du conflit qui sévit actuellement. Cela remonte lorsqu’il a signé «un autre contrat sur le seul et même objet avec un nouveau mandataire, qui est le sous-agent au premier contrat, créant ainsi un conflit d’intérêt, donnant lieu au sabotage du premier contrat». 

En procédant de la sorte, a estimé Me Kitenge, l’OGEFREM a «sciemment et savamment» orchestré un «conflit d’intérêt» par «le fait de signer deux contrats identiques avec deux entités différentes et dont l’exécution du premier dépendrait des actes posés par le second». Cela pose «un sérieux problème de moralité publique». 

Détournement en l’air

Derrière toutes ces agitations, a révélé le Conseil de l’AUCN, l’OGEFREM tente de couvrir un détournement savamment monté par lui-même en complicité avec Transcom services, Golden Jiangsu Coast et Commerce Conseil et Services. Deux cadres de l’OGEFREM, selon des vents parvenus à cet homme de droit, perçoivent, par le biais d’une société écran, une somme de l’ordre de 10% des recettes issues du second contrat conclu par l’Office. Ces informations, données au conditionnel, ont suscité, dans le chef de Me Kitenge, cette interrogation: «l’OGEFREM est victime ou coupable de la fameuse opération retour de 10% par une société écran basée à Kinshasa?».

Se décrivant tel un «respectueux légendaire des lois du pays», Me Josué-Alphonse Kitenge a invité son confrère Michaël Bukope à «respecter la dignité due aux autorités publiques surtout dans l’exercice de leur mandat constitutionnel». 

De son avis, dès lors que les autorités judiciaires ont été saisies, quoi que «de manière impertinente par la prétendue victime», il importe de «laisser à la justice de dire le droit», car, a-t-il expliqué, conformément à l’article 151 de la Constitution, «le pouvoir exécutif ne peut donner d’injonction au juge dans l’exercice de sa juridiction, ni statuer sur les différends, ni entraver le cours de la justice…». 

Autrement, le ministre Okende n’a aucune injonction à donner à la justice, saisie par la Société Jiangsu Coast qui dit enregistrer «des manques à gagner considérables» depuis la suspension du contrat qui le lie à l’OGEFREM par le ministre des Transports.

Dimanche 27 février 2022 - 12:42