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Par Stella Ungaro
Les métiers dans nos milieux les plus immédiats ont prouvé à suffisance leur importance dans le développement des communautés partant des expériences de ceux qui les pratiquent.
Fort de ce constat, l'État congolais, par le biais de l'Inspection Principale Provinciale de l'Enseignement et Formation Professionnelle et Métiers du Nord-Kivu 1, met tout en œuvre pour valoriser les acquis des expériences professionnelles des 84% des congolais en chômage.
C'est dans cette perspective que Emmanuel Habyarimana Gashamba encourage toute personne âgée de 18 ans et plus de 65 ans ayant une expérience avérée dans un métier à s'inscrire comme candidat autodidacte pour obtenir un titre scolaire.
Il a dévoilé sa politique au cours d'une interview réalisée conjointement entre Opinion-info.cd et la Radio Communautaire La Voix des Virunga.
"Ces personnes qui n'ont jamais eu des titres scolaires parce que n'ayant pas suivi le cursus normal, qui ont considéré cela comme métier et qui vivent de ça, voilà, ils doivent se présenter à l'examen d'État et obtenir des titres qui correspondent à leurs niveaux, des titres d'une valeur nationale et internationale"
Il a tout de même déploré un constat malheureux en tant qu'Inspecteur Principal Provincial du Nord-Kivu I (Rutshuru, Nyirangongo, Goma, Masisi et Walikale),
à la suite de la première édition, l'année passée.
"797 candidats au Nord-Kivu 1, 0 candidat à Kisigari, 0 candidat à Nyirangongo, 0 candidat à Rugari, voilà comment je me suis investi pour sensibiliser dans tous ces milieux où il n'y a pas eu de candidats. Parce que j'ai compris qu'il y a un problème de sous information beaucoup des gens ne sont pas informés que ce ministère existe ou alors ils sont mal informés. Voilà pourquoi, comme les examens approchent, parce que la hors session dans ce domaine là aura lieu le 6 juin, je suis de passage pour sensibiliser la jeunesse et la vieillesse entre 18 et 65 ans pour les examens d'état."
Avoir une expérience avérée dans un domaine quelconque est la première condition à remplir pour participer aux épreuves.
"Être motard de 3 ans, c'est un motard qui a commencé à se dépanner lui même. Il connaît le moteur, il connaît le frein, il connaît la gente, il connaît tous les termes techniques de la moto et donc, il peut faire l'examen d'État en conduite moto. Un coiffeur expérimenté qui a déjà coiffé les cheveux à 100 personnes, il connaît déjà toutes les catégories de matériels à utiliser. La deuxième condition, il faut payer les frais de participation qui s'élèvent à 59 dollars et englobent les frais préliminaires, les frais d'inscription, les frais fixés par le gouvernement provincial pour la participation aux hors sessions et sessions ordinaires, les frais de souches et frais de photos. Ces frais sont à payer en 4 tranches, la première au mois de mai, la deuxième au mois de juin, la troisième et la 4ème au mois de juillet.
"L'inspection provinciale a facilité la population à pouvoir fractionner toutes les tranches pour que la population soit en mesure de s'en sortir".
Quant à la poursuite des études après l'examen d'État. L'IPP a fait remarquer que ces candidats, une fois qu'ils ont obtenu leur diplôme peuvent poursuivre des études au niveau supérieur pour d'autres titres.
"Parmi ces titres, il y a un qu'on appelle DAP, Diplôme d'aptitude professionnelle que l'on accorde à ceux qui ont le niveau de 4ème et 5ème et 6ème des humanités parce qu'après cela, comme ils ont déjà le niveau, ils connaissent bien s'exprimer en français, ils peuvent se faire inscrire en G1 dans leurs domaines respectifs mais toutes les autres catégories auront des titres nationaux mais qui correspondent à leurs niveaux. C'est pourquoi d'ailleurs, la dissertation est composée en français et en swahili pour que les gens qui n'ont pas beaucoup des notions approfondies en français puissent les faire en swahili. " Pour que quelqu'un fasse la couture de ton habit, est ce que nécessairement, il doit connaître l'anglais ? Est ce qu'il doit connaître la géographie ? Pas du tout. Est-ce que pour couper les cheveux un coiffeur a besoin de géographie. C'est pourquoi, il peut avoir même un niveau de l'école primaire, il connaît lire et écrire mais expérimenté dans un domaine donné, avec cette expérience, il va participer non seulement à la dissertation mais aussi à la session ordinaire qui est composée de l'éthique,du civisme, de la déontologie professionnelle, mais en grande partie, la cotation est focalisée sur la pratique et il n'y a personne qui sera embrouillée. Vous êtes couturier, on ne va pas vous demander la géographie.
S'agissant des séances de formation avant les épreuves, l'IPP a signalé qu'à la veille des épreuves, il y aura des séances qui pourront particulariser dans le domaine de chacun avec 69 inspecteurs que nous avons. Quand ils se seront déjà inscrits, nous serons à Buvunga, à Kabaya, à à Bihuma, Rugari pour envoyer des inspecteurs pour remonter quelques informations en rapport avec leurs domaines avant la passation des examens.
Ces séances seront gratuites a t-il indiqué.
Pour ce faire, il a invité toute la population à s'investir dans cette question qui rentre dans les innovations parce que le monde avancé, "il faut avancer avec le monde, dans quelques années, on acceptera pas à quelqu'un d'entrer dans une pharmacie alors qu'il n'a pas des titres qui justifient qu'il a des connaissances en pharmacie. Personne ne va toucher la tête de quelqu'un comme coiffeur alors qu'il n'a pas de titre de coiffure."