
Par Stella Ungaro
La page est loin d'être tournée dans l'Est du pays concernant l'affaire sur le départ de la Monusco du sol congolais.
Sans surprise, malgré les menaces à l'encontre des mouvements citoyens, la synergie des mouvements citoyens et organisations des jeunes de la ville de Goma dans la province du Nord-Kivu n'entend pas baisser les bras.
Une fois de plus, mobilisée plus que jamais, elle en appelle à deux journées ville morte, soit du 25 au 26 août dans la province du Nord-Kivu.
Le coordonnateur de La Véranda Mutsanga, Patrick Ricky Paluku, membre de cette synergie, l'a dit au cours d'une interview à Opinio-info.cd.
"Nous sommes entrain de confirmer que la journée de jeudi sera une ville morte mais aussi vendredi et nous sommes entrain d'encourager la population à se mobiliser encore et à prendre des précautions. Parce que vous savez, c'est une lutte qui engage tout le Congo".
Se targuant du départ de la Monusco de la ville de Butembo, Patrick Ricky Paluku a insinué que c'est grâce à la pression que la ville a obtenu ce résultat. En tout état de cause, cette mission ne peut en aucun cas s'installer à Goma, "comme si Goma est devenu maintenant une cité de refuge pour la Monusco. Nous ne sommes pas dans cette optique de la relocalisation ou de délocalisation de A vers B. Non, nous sommes pour le départ immédiat de la Monusco quelles que soient les intimidations."
Dans ses propos, Patrick Ricky Paluku a fait remarquer que la synergie a fait l'objet des menaces et d'arrestation pendant un point de presse le 23 août 2022 pour annoncer la réactivation des actions contre la Monusco.
"Nous sommes dans une lutte non violente, lorsque les services de l'ANR nous arrêtent parce que nous annonçons les actions contre la Monusco qui est l'oppresseur numéro 1 du peuple congolais, complice dans le malheur de la population de l'Est, ça devient une aberration parce que les autorités doivent comprendre que nous ne sommes pas en guerre contre eux mais nous sommes dans une guerre où le peuple congolais s'est éveillé. C'est un éveil patriotique qui se développe maintenant au Congo et particulièrement à l'Est où la population prend le devant et ne veut plus voir la Monusco à l'Est de la Rdc ou partout au Congo. C'est à dire que le peuple congolais qui mène sa lutte et cette lutte n'a pas besoin des arrestations, des menaces et autres coups de balles."
Il a, à cet effet, appelé les services de sécurité à la retenue et à la vigilance car il ne s'agit pas d'une guerre de contre l'État congolais ou ses services, la Police ou les Fardc.
"Nous sommes dans une guerre où nous comprenons notre mal. Notre malheur provient d'une organisation internationale installée militairement chez nous au Congo qui s'appelle la Monusco. Et le peuple tient à tout prix de gré ou de force, au départ de cette force onusienne. C'est à dire, s'attaquer à la population congolaise aujourd'hui, sera comme une provocation et le peuple ne va pas accepter cela. C'est pourquoi nous prévenons les autorités que les manifestations qui reprennent ce jeudi et vendredi ne sont pas une attaque contre les institutions. Nous, on ne s'attaque pas aux institutions mais à la Monusco. Elle doit quitter Goma. Elle ne doit pas quitter Butembo pour s'installer ici, ce n'est pas une cité de refuge. C'est à dire, Goma et Nyiragongo, nous devons nous mobiliser pour faire partir cette monusco qui est une mission inutile. Elle a prouvé son incompétence notoire, il est temps que cette mission parte. Si elle doit partir, ce n'est pas par deux voies mais c'est par la voie de la pression, l'unique voie que cette mission peut quitter notre pays. Ce n'est pas par la diplomatie. Parce que si ça ne dépendait que de la diplomatie, les institutions de la RDC devaient en arriver au départ de la Monusco depuis belle lurette. Ce ne sont pas les autorités qui libérerons le pays. Il n'y a jamais eu un peuple libéré mais c'est le peuple qui se libère lui même."