
Par la Rédaction
Derrière l’organisation des 9èmes jeux de la francophonie, se cache un scandale dans la passation de certains marchés. Et ce, depuis l’arrivée d’Isidore Kwandja à la tête de la direction du Comité national des Jeux de la francophonie (CNJ). Si plusieurs voix se sont levées pour dénoncer l’absence remarquable des sociétés congolaises dans cette affaire, des opérateurs économiques ayant dûment gagné des marchés se plaignent d'avoir été écartées par la simple volonté du seul pilote du CNJ.
Voulant connaître la part des entrepreneurs congolais dans l’organisation de ces jeux, un journaliste congolais a profité du point de presse, tenu au village de la francophonie du stade Tata Raphaël et retransmis en direct sur la Radio Télévision nationale congolaise (RTNC), pour exprimer son mécontentement. Ce professionnel des médias est « choqué » de constater que même les petits marchés d’impression des billets d’accès aux différents sites de ces jeux sont confiés aux expatriés et imprimés à l'étranger.
« Magic Touch », entreprise congolaise traînant une réputation internationale dans l'impression sur différents supports, est citée parmi les victimes de cette deconsidération vis-à-vis des sociétés congolaises. Plus grave encore, Isidore Kwandja est allé jusqu’à faire des affirmations à la limite du mensonge en avançant que les entreprises congolaises ont réclamé des sommes plus coûteuses que les sociétés étrangères.
« Les billets imprimés m’ont couté moins de cinquante mille dollars américains (50.000 $). C’est un million de billets. Avant d’arriver à cette décision là, nous avons reçu des offres des entreprises congolaises dont la moins coûteuse s'élevait à cinq cent mille dollars américains (500.000 $). Pour faire les économies, je me suis dit pourquoi ne pas sauver beaucoup d’argent en imprimant ailleurs parce que de toute façon, c’est pareil », a déclaré sans ambages Isidore Kwandja.
Y avait-il une intention manifeste d’écarter les entreprises congolaises dans l’organisation de ces 9èmes jeux de la francophonie ?
Visiblement, la question semble embarrasser l’organisateur en chef des 9èmes jeux au point de se dévoiler qu’il était le seul à désigner les sociétés prestataires, et ce en toute ignorance de la loi sur les passassions des marchés publics.
Autre chose, après un recoupement d’informations pour confirmer ou infirmer les propos de Kwandja au sujet du cout d’impression d’un million de billets, Magic Touch a proposé d’imprimer avec ses machines ultra-modernes en deçà de trente mille dollars américains (30.000$) un million de billets récupérables une heure du temps après la commande.
« Ce n’est pour la première, tous les grands concerts qui se produisent au stade des Martyrs, nous imprimons leurs billets le même jour de l’ouverture de la vente. Il s’agit des billets en couleurs et protégés par un QR Code », nous confie un travailleur de Magic Touch.
Plusieurs sources ont confirmé à Opinion-info.cd que « Magic Touch » est l’une des rares entreprises congolaises à avoir bénéficié d’un contrat en bonne et due forme, validé par l’Autorité de régulation des passations des marchés publics (ARMP), depuis la création du Comité national des jeux de la francophonie en 2020. La société a souscrit avec un plan de communication de plus de 600 pages, élaboré en papier comme en vidéo.
Plus 5 millions d'Euros à la française Vivendi pour la restauration des athlètes
Si d’une part les sociétés congolaises se plaignent de leur non prise en compte par le Comité national des jeux de la francophonie, d’autre part ce sont des millions qu’amassent les sociétés étrangères pour fournir des articles qui vont nécessiter un cout supplémentaire de transport aérien.
Pour ce qui est de la restauration, la rédaction d’Opinion-info a eu accès au document intitulé : prestation de services de restauration (fourniture, prestation de service traiteur, outils, alimentation et RH). Dans ce document de deux pages, la Direction générale de contrôle des marchés publics (DGCMP) répond le 24 mai 2023 favorable à la demande du 10 mai 2023 formulée par Isidore Kwandja sollicitant une autorisation spéciale de recourir à la procédure de gré à gré pour le marché cité ci-haut.
« Après examen de votre requête et relative aux marchés publics, la Direction générale du contrôle des marchés publics accorde l’autorisation de recourir à la procédure de gré à gré avec la société VIVENDI Sports, au coût de 5.122.637,35 Euros », renseigne le document.
Société Vivendi Sports, c’est une autre société française basée à Paris et qui doit livrer la nourriture aux 2.500 athlètes, artistes et visiteurs de 88 pays membres de la francophonie. Un marché de plus que le puissant organisateur Isidore Kwandja a livré à la société française.
Affaire à suivre…