Rentrée scolaire 2023-2024 : les notables de Rugari favorables à la reprise des activités scolaires dans les zones occupées par le M23

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Le chef de groupement de Rugari au côté des notables de sa juridiction devant la presse.
Le chef de groupement de Rugari au côté des notables de sa juridiction devant la presse.

Par Prosper Buhuru

Les notables du groupement de Rugari situé au sud du territoire de Rutshuru plaident pour la reprise des activités scolaires dans cette partie de la province du Nord-Kivu malgré son occupation par les terroristes du M 23 et leurs alliés. Ils ont émis ce voeu à l'issue d'une réunion tenue le dimanche 30 juillet dernier à Goma et présidé par l'autorité coutumière de cette entité décentralisée.

Depuis la résurgence du M23 en novembre 2021, les activités scolaires ont été suspendues dans le groupement de Jomba suite à d'intenses combats qui opposaient ces insurgés aux FARDC. Ces combats ont occasionné le déplacement massif des habitants de cette région vers Rutshuru centre, Kiwanja et d'autres agglomérations environnantes. Par manque d'abris, ces déplacés ont logé dans des écoles et églises. Dès lors jusqu'aujourd'hui, deux années scolaires blanches ont été enregistrées dans cette partie.

À en croire Maître Érick Mashagiro, chef de groupement de Rugari, cette crise a poussé aux notables de sa juridiction à se réunir en vue de demander aux autorités congolaises de trouver une solution palliative à cette situation. «Quoi qu'on n'est pas sur terrain, mais on peut penser à son avenir cas-même. On ne peut pas croiser les bras, il y a nos enfants qui n'étudient pas. Tout ça, nous a poussé à dire qu'on doit se réunir comme notable, que chacun apporte sa pierre pour qu'on voit comment on peut sortir de ce marasme qui attaque la population de Rugari en particulier, de la chefferie de Bwisha, territoire de Rutshuru et même Masisi en général» a-t-il déclaré. 

Prenant part à cette assise, Emmanuel Ruzuzi fils de Rugari évoque nombreuses conséquences que subissent leurs enfants. «Ceux-là qui sont dans les camps, ils sont imputés à la loisiveté, ils n'ont pas quoi faire. Dans cette loisiveté, ils développent plusieurs antivaleurs qui sont outre notre culture. C'est notamment la sexualité non contrôlée, l'errance,le vol et autres. Mais aussi ceux-là qui sont restés dans les coins contrôlés par les agresseurs, ces derniers risquent d'avoir une main d'œuvre gratuite parceque ils vont recruter facilement ces jeunes qui n'ont pas eu la chance d'être dans des structures scolaires. Les jeunes filles, surtout nombreuses qui ne sont pas à l'école sont butées à plusieurs techniques qu'utilise l'agresseur pour les apprivoiser et servent pour le renseignement ainsi que le ravitaillement» a-t-il énuméré.

Notons que la date de la rentrée de l'année scolaire de 2023-2024 est fixée au 4 septembre prochain. Pour le cas de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo cette rentrée scolaire reste utopique car aucune communication officielle n'a été faite par le ministère de tutelle. Par contre, dans un communiqué rendu public ce mardi 1er août 2023, le M23 annonce la reprise des activités scolaires dans les zones qu'il contrôle. Ce mouvement rebelle exprime sa préoccupation majeure de voir tous les enfants reprendre le chemin de l'école.

Mardi 1 août 2023 - 20:30