
Par Gloire Balolage
Depuis quelques temps, la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dans l'Est de la RDC, est confrontée à une recrudescence des cas de kidnapping. Le dernier en date concerne deux jeunes hommes enlevés par des bandits non identifiés depuis le lundi 14 août 2023, dont leur destination reste inconnue jusqu'à présent.
Il s'agit de Fabrice Kamwanya, pasteur d'une église locale, et Youssouf Assumani, étudiant à l'Institut Supérieur des Techniques Appliquées, (ISTA). En réponse à cette situation, les étudiants de cet établissement universitaire ainsi que d'autres jeunes de Goma ont organisé une manifestation, jeudi 17 août 2023, devant les bureaux d'Airtel, la société de télécommunications, exprimant leur colère face à cette série d'enlèvements et exigent des informations sur la localisation des ravisseurs.
Jules Ngeleza, président du conseil communal de la jeunesse de la commune de Goma, condamne cette situation et appelle les services de sécurité à s'impliquer davantage pour la libération sans condition de ces jeunes. Il critique la prétendue méfiance et complicité d'Airtel face à la souffrance des familles des victimes, soulignant que l'entreprise ne fournit pas les renseignements nécessaires pour localiser les criminels, ce qui mérite une sanction sévère.
"La ville de Goma connaît une montée alarmante de la criminalité ces derniers temps, et le cas le plus préoccupant concerne nos jeunes répondant aux noms de Youssouf Asumani, étudiant à l'ISTA Goma, et Fabrice Kamwanya, jeune pasteur local, qui restent entre les mains des kidnappeurs depuis environ quatre jours. Des sommes colossales sont exigées pour leur libération, et cela se fait via le numéro de téléphone d'Airtel, soumis à des conditions inacceptables là où ils se trouvent", déclare-t-il.
Et de poursuivre : "C'est un problème de sécurité publique qui exige une implication sans condition des services de sécurité pour rechercher les victimes et soulager leurs familles et proches. Mais cette méfiance complice d'Airtel face à la souffrance des familles des victimes, qui refuse de fournir des informations correctes permettant de localiser les ravisseurs, doit être sévèrement sanctionnée".
Depuis mercredi soir, des images épouvantables circulent sur les réseaux sociaux, montrant les deux jeunes enlevés. On peut les voir avec une corde entourant leur tête jusqu'à la boucle, les bras attachés derrière le dos. Ces images semblent avoir été envoyées par les ravisseurs eux-mêmes, suscitant l'indignation et la compassion de nombreux internautes.