Rutshuru-Kishishe sous M23: La Notabilité locale exige la cessation des hostilités

Par Prehoub Urprus

Alors que Kishishe n'a pas encore fini de pleurer ses filles et fils, 130 au total selon l'ONU, massacrés par les terroristes du M23-RDF, en novembre 2022, voilà que, une année seulement après, cette même localité dont les plaies ne sont béantes, vient d'être à nouveau sous contrôle de ses bourreaux d'hier. Pathétique. C'est la panique totale qui y règne. Non sans raison. Pour avoir été témoin oculaire du massacre de Kishishe, tout le monde sait pertinemment bien que ces terroristes du M23-RDF tuent la population sans réserve. Ne sachant à quel saint se vouer, la Notabilité locale exige des belligérants la cessation des 

La rébellion du Mouvement du 23 mars s'est à nouveau emparée du village de Kishishe, où elle avait commis un massacre de plus de 130 civils en novembre 2022, selon une enquête de l'ONU. La chute de cette localité est intervenue au cours des violents affrontements ayant opposé ce mardi 14 novembre 2023, les Forces loyalistes à ces rebelles rwandais, dans le groupement de Bambo, chefferie de Bwito en territoire de Rutshuru.

«Dans la soirée de lundi, les rebelles du M23 ont reçu plusieurs renforts militaires. Des hommes armés en provenance de Kalengera, dans la chefferie de Bwisha, sont venus au front pour aider les rebelles. Ce sont, au fait, des militaires rwandais. Ils ont installé leurs armes lourdes au niveau de l'agglomération de Bambo», renseigne une source qui s'est confié à Opinion-info.cd.

Les mêmes sources locales précisent que plusieurs déplacés, qui avaient pris refuge dans cette localité, ont été obligés de se rendre vers Kibirizi, Kagando, Kanyatsi, Kirima, Mushababwe, Butare, Kabizo, Kirumba, Nyanzale, et ailleurs. Au regard de cette situation désastreuse, Monsieur Isaac Kibira, notable du territoire de Rutshuru et défenseur des droits de l'homme dans le groupement de Bambo, exige des belligérants la cessation des hostilités. Car, à l'en croire, c'est la population qui reste la plus perdante dans cette guerre. 

«Les M23 ont installé des armes très lourdes au niveau de l'agglomération de Bambo. Quand il y a riposte, ce sont des populations qui payent des lourds tributs. Nous demandons qu'on cesse avec les hostilités et qu'on désinstalle ces armes dans cette cité. Que les organisations régionales telles que l'EAC, l'UA, la CIRGL et le Gouvernement rd-congolais puissent prendre leurs responsabilités, pour arrêter cette guerre. Car, nous constatons comme quoi, il n'y aura pas un gagnant; mais c'est la population qui est entrain de perdre ses biens, la vie, des femmes violées, ...» a-t-il exhorté.

Il sied de préciser qu'une panique règne dans les villages environnants Kishishe, et le groupement de Bambo depuis sa chute sous l'occupation de la coalition M23-RDF, dès lors que ces agresseurs tuent la population sans réserve. L'on se souviendra que les habitants tués par la coalition M23-RDF lors du dernier massacre de Kishishe, étaient accusés de collaborateurs des FDLR. L'on a peur que ce même scénario se reproduise.