Nord-Kivu/Crimes et graves violations des droits humains : Les victimes plaident pour  la justice transitionnelle

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Un groupe de victimes de crimes et de graves violations des droits humains  dans un atelier à Goma [photo d'illustration]
Un groupe de victimes de crimes et de graves violations des droits humains dans un atelier à Goma [photo d'illustration]

Par Gloire Balolage 

L'ONG Impunity Watch, en collaboration avec Cordaid et d'autres partenaires, a récemment organisé un atelier de deux jours à Goma, du 20 au 21 novembre 2023. Objectif, mettre en réseau et former une coalition des groupes des victimes au Nord-Kivu, afin de développer des stratégies communes de plaidoyer, en lien avec les processus de justice transitionnelle en RDC -République démocratique du Congo-.

Avec comme participants des représentants des groupes de victimes de Goma, Beni, Masisi, Rutshuru et Nyragongo, cet atelier a permis d'identifier des opportunités de collaboration entre les différents groupes. La création d'une coalition des victimes de crimes et de graves violations des droits humains au Nord-Kivu a également été réalisée, dans le but de promouvoir la participation significative des victimes, et de mettre en œuvre une stratégie conjointe de lobbying, et de plaidoyer en matière de justice transitionnelle, tant au Nord-Kivu qu'à l'ensemble de la RDC.

Cette initiative est d'une importance primordiale, comme l'a souligné l'un des participants, et victimes des atrocités de la guerre. Selon lui, il est essentiel que le Gouvernement écoute les victimes, et leur apporte son soutien en respectant les principes fondamentaux de la justice transitionnelle. 

Les victimes, qui font face quotidiennement à la violence, à la perte de leurs biens et de leurs richesses, demandent avec urgence l'intervention de l'État, pour garantir la justice et prendre en charge leurs besoins. Ils implorent le Gouvernement de prendre particulièrement en compte la scolarité des enfants du niveau secondaire.

"Il est essentiel que le Gouvernement écoute les victimes et leur apporte son soutien dans le respect des principes fondamentaux de la justice transitionnelle. Nous sommes constamment confrontés à la violence, à la perte de nos biens et de nos richesses, et nous nous demandons pourquoi ces actes sont commis. Il est urgent que l'État intervienne, pour garantir la justice et prendre en charge les victimes. Avant tout, nous avons besoin de réconfort de la part de notre Gouvernement. Nous implorons le gouvernement de prendre en considération particulièrement la scolarité des enfants du niveau secondaire et de nous fournir également de quoi nous nourrir", a-t-il dit.

Cette mobilisation des groupes de victimes est d'autant plus importante en cette période de transition en RDC, où un processus de justice transitionnelle est en cours. Une loi sur les réparations a été promulguée en décembre 2022, et un comité scientifique, mis en place par le Gouvernement avec le soutien du BCNUDH, a présenté en janvier 2023 un projet de politique nationale de justice transitionnelle pour le pays. 

De plus, le Fonds National de Réparation des Victimes des Violences Sexuelles liées aux conflits et d'autres crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité en RDC (FONAREV) a été créé en mai 2023, dans le cadre de la mise en œuvre de la loi sur les réparations.

Les groupes de victimes travaillent désormais de concert, pour réclamer la mise en place et la mise en œuvre de mécanismes de justice transitionnelle en RDC. Leur mobilisation est un pas important vers l'obtention de la justice et de la reconnaissance dont ils ont cruellement besoin.

Mercredi 22 novembre 2023 - 14:57