
Par Serge Mavungu
En 2003, un moratoire a été instauré en RDC. Depuis, les exécutions capitales y sont suspendues. Fort malheureusement, le processus de l'abolition de la peine de mort a connu une stagnation dans le pays de Patrice Émery Lumumba, 20 ans après le moratoire. Voilà pourquoi l'ACAT-RDC -Action des Chrétiens pour l'Abolition des Tortures en RDC- saisit cette occasion, pour réchauffer cette question. Surtout qu'avec les dirigeants actuels, il y a des signaux positifs pour obtenir l'annulation définitive de la peine de mort. Les échanges avec Paul Nsapu Mukulu, président de la CNDH -Commission nationale des Droits de l'Homme- prouve qu'on ne peut se passer de cette institution d'appui à la démocratie, s'il faut parler de la question de l'abolition de la peine de mort en RDC.
Le président de la CNDH -Commission nationale des Droits de l’Homme- de la RDC -République démocratique du Congo-, Paul Nsapu Mukulu, a échangé, ce lundi 04 décembre 2023, avec la délégation de l’ACAT-RDC -Action des chrétiens pour l’abolition de torture en RDC-, venue solliciter l’accompagnement de cette institution d'appui à la democratie, dans les efforts pour « l’abolition de la peine de mort ».
"On ne peut pas lutter contre la torture, sans passer par la CNDH. C’est ainsi que nous sommes venus solliciter son accompagnement, parce que nous étions dernièrement dans des travaux avec des organisations de la société civile, des chefs coutumiers et tous ceux qui, d’une manière ou de l'autre, travaillent pour faire fléchir les autorités de notre pays, pour aller vers l’abolition de peine de mort en RDC", a déclaré Bernard Katumba Ntite, président de l’ACAT-RDC, à l’issue des échanges entre sa délégation et le président de la CNDH.
Tout en manifestant ses inquiétudes, le président de l’ACAT-RDC a signalé que "le moratoire pour l’abolition de la peine de mort a tellement duré, depuis 2003, soit plus de 20 ans, qu'on ne va pas faire le sur-place. Cette situation de moratoire ne doit pas nous laisser distraire, au risque de voir la peine de mort être rétablie par des autorités qui caressent l’exécution capitale".
Il dit craindre le risque de rétropédalage, ou le moratoire peut laisser de nouveau la place à la peine de mort au pays.
Bernard Katumba Ntite
sollicite que ce temps de moratoire soit dorénavant mis à profit, pour aller vers l’abolition de la peine de mort. Surtout que, pour lui, les actuelles autorités montrent des signaux positifs par rapport à la question de la dignité humaine.
L'occasion faisant bien son larron, il a apprécié la stratégie formulée par le président Paul Nsapu, d’organiser dans les prochains jours, « une conférence sur la question de l’abolition de la peine de mort », dans laquelle les hautes autorités du pays seront impliquées. Ce qui permettra, a-t-il aussi soutenu, de voir la question de la peine de mort être prise à bras-le-corps, et traitée une fois pour toute, afin que la peine de mort soit abolie définitivement en RDC.
Il convient de rappeler qu'en RDC, un moratoire a été instauré depuis 2003, et a suspendu les exécutions capitales depuis lors.
La Constitution congolaise de 2006 ne contient aucune disposition sur la peine de mort. Elle consacre par ailleurs, dans ses articles 16 et 61, la sacralité de la vie humaine et le caractère indérogeable du droit à la vie. La RDC a donc rejoint des pays qui tendent vers l’abolition de la peine de mort.