![Les déplacés de guerre dans la province de l'ituri [photo d'illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2023-12/WhatsApp%20Image%202023-12-29%20at%2015.09.59.jpeg?itok=dHU1s8ll)
Par Gloire Balolage
C'est une première en RDC -République démocratique du Congo-. Avec des chiffres on ne peut plus alarmants. Près de 7 millions, c'est le nombre de déplacés que les experts des Nations unies ont dénombré dans leur récent rapport, qui confirme l'intensification et la propagation de la violence armée en RDC.
Le rapport souligne que ce sont des civils qui souffrent le plus de l'insécurité croissante en RDC, avec un nombre record de près de 7 millions de personnes déplacées, à cause de la violence. Les habitants de la province de Maï-Ndombe, dans l'ouest du pays, sont particulièrement concernés, où un conflit intercommunautaire, déclenché depuis mi-2022, a déjà causé des centaines de morts et détruit des villages et des infrastructures importantes, y compris des écoles et des établissements de santé.
Selon la RFI -Radio France Internationale-, les experts redoutent même que ces violences ne débordent jusqu'à la capitale, Kinshasa. Le rapport de l'ONU souligne également que les combattants Mobondo, capturés ou rendus, ont été enrôlés dans les FARDC -Forces armées de la RDC- et envoyés dans l'est du pays, dans la province du Nord-Kivu, pour combattre le M23.
Cette extension ethnique des violences, avec la formation de nouveaux groupes issus de différentes communautés, est une source de préoccupation supplémentaire.
La province du Nord-Kivu reste l'épicentre des violences en RDC, en particulier avec la reprise des affrontements entre l'Armée et le M23. Le rapport atteste également du soutien du Rwanda aux rebelles, avec des preuves photographiques, vidéos et témoignages qui montrent l'implication directe de Kigali, tant par une intervention militaire que par un soutien logistique au M23.
Dans la province de l'Ituri, les efforts visant à freiner la violence endémique, par le biais de dialogues intercommunautaires, ont également échoué. De plus, l'Armée congolaise a renforcé son recours à des groupes armés tels que les FDLR, les milices Wazalendo et même des soldats burundais, qui seraient déployés en nombre sur la route Sake-Kitchanga.
Par ailleurs, le rapport met en évidence la participation de compagnies militaires privées, telles que Agemira RDC et Congo Protection, qui soutiennent tactiquement et stratégiquement les FARDC. Ces compagnies supervisent parfois des attaques, assurent le transport des troupes ou la protection d'infrastructures. De plus, le rapport révèle que l'interdiction minière imposée par la RDC n'a pas été respectée, avec une exploitation clandestine de l'or, qui bénéficie à certains de ces groupes.