Goma : les mesures prises pour assurer la sécurité des habitants sont contre-productives 

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La ville de GOMA chef lieu de la province du Nord-Kivu [photo d'illustration]
La ville de GOMA chef lieu de la province du Nord-Kivu [photo d'illustration].

Par Gloire Balolage

La ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, située dans l'est de la RDC -République Démocratique du Congo-, reste plongée dans l'incertitude et la peur. Les habitants sont confrontés à une vague d'assassinats ciblés et à des bandits en liberté, défiant les services de sécurité. Pourtant, une période exceptionnelle d'état de siège qui devrait ramener la paix semble, au contraire, mettre la population dos au mur.

Les autorités militaires, supposées assurer la sécurité, ont mis en place des mesures prétendument sécuritaires, qui, selon les habitants, n'apportent aucune solution réelle, mais les confinent davantage. Dans plusieurs quartiers de la ville, notamment le quartier lac vert, les habitants sont régulièrement témoins de violences et de fusillades. Le lundi 26 février, une jeune fille a été victime d'une attaque des bandits armés au quartier Kyeshero.

La même soirée, aux environs de 21heures, Awa Jean De Dieu, un journaliste de Goma à la télévision Hope Channel et correspondant de Nyota TV de Lubumbashi, a également été poignardé en rentrant du travail, sans intervention des Forces de sécurité. Il a été attaqué par des jeunes armés de couteaux et de machettes, perdant ses biens et échappant de justesse à la mort. Accompagné de son confrère Cadet Mukata de Mishapi Voice TV, qui n'a pas été touché, il s'est vite échappé et a alerté.

Ces attaques mettent en lumière l'insécurité grandissante qui règne dans la ville, malgré les prétendues mesures de sécurité en place.

La population de Goma, déjà secouée par la menace persistante des terroristes du M23 soutenus par le Rwanda, vit dans la peur constante, notamment l'interdiction de circuler en moto après 18heures, ajoute à la vulnérabilité des habitants qui rentrent chez eux tard le soir, exposés aux dangers.

Face à cette situation inquiétante, il est urgent que le gouvernement revoie ses mesures de restriction de circulation des motos après 18heures. Cette interdiction met en danger la population, qui se retrouve exposée aux attaques des bandits faute des moyens de transport sûrs.

Les habitants déplacés venus de Masisi, souvent laissés sans assistance ni soutien gouvernemental, encore moins humanitaires, se retrouvent dans des camps des déplacés très précaires, confrontés à une réalité brutale. C'est un tableau sombre qui se dessine, la population se sent abandonnée par les autorités, qui semblent avoir oublié leur devoir de protection et des responsabilités.

La population de Goma réclame des mesures concrètes et immédiates. Les autorités doivent revoir leur stratégie et garantir la sécurité des habitants, pour restaurer la quiétude et la confiance dans la ville. Il est urgent d'agir avant que la situation ne s'aggrave davantage, et que la population ne soit laissée à elle-même dans un climat de peur et d'incertitude.

Mardi 27 février 2024 - 12:49