Guerre du M23/RDF : La Société civile de Goma et de Bukavu déplorent l'absence de mesures concrètes pour mettre fin à cette tragédie qualifiée de "génocide"

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Les terroristes du M23 RDF-AFC [photo d'illustration]
Les terroristes du M23 RDF-AFC [photo d'illustration]

Par Gloire Balolage 

Les coordinations urbaines de la Société civile Forces Vives de Goma et de Bukavu ont signé un communiqué conjoint, lundi 8 avril 2024, sur la guerre du M23/RDF-AFC dans l'est de la RDC, plus précisément dans la province du Nord-Kivu.

La Société civile de Goma et de Bukavu a lancé un appel à la communauté internationale, dénonçant l'absence de leçons tirées du Génocide Rwandais de 1994. Les coordinations urbaines des Forces Vives des deux villes du Nord et du Sud Kivu ont exprimé leur profond regret, face à la persistance des atrocités dans la région des Grands Lacs, 30 ans après le massacre qui a coûté la vie à des millions d'innocents dans la province du Nord-Kivu.

La province demeure instable, alimentée par un soutien occidental, principalement des États-Unis, de la Grande-Bretagne, et de l'Union Européenne, en particulier la France, au pouvoir de Kigali. Ce dernier est accusé de continuer à semer la terreur dans la partie Est de la RDC, sans être inquiété. La complicité internationale dans ce génocide en cours est vivement dénoncée par la société civile locale, qui déplore l'absence de mesures concrètes pour mettre fin à cette tragédie humaine.

"Avec le soutien de l'occident, particulièrement des Etats Unis d'Amérique, de la Grande Bretagne, des Etats membres de I'Union Européenne, en commençant par la France, le pouvoir de Kigali ne cesse de recevoir un accompagnement tacite, pour poursuivre le massacre des Congolais dans sa partie Est. Ce génocide se poursuit sans aucune mesure pour arrêter I'hémorragie qui a déja détruit plus de 10 millions d'âmes dans I'Est de la RDC," indique le communiqué.

Les frontières sont intangibles, mais une question se pose : à quoi servent les Institutions internationales et les instruments censés réguler le monde, si de telles atrocités peuvent continuer en toute impunité ? Les membres permanents du Conseil de Sécurité, et en particulier les États-Unis, autoproclamés gardiens du monde, sont appelés à agir de toute urgence, pour contraindre le Rwanda à cesser ses actions destructrices dans l'est de la RDC.

Alors que l'agression rwandaise envers le Congo persiste, la Société civile redoute que la communauté internationale ne célèbre un jour les atrocités commises en RDC, à l'instar de ce qui se passe actuellement à Kigali, pour les événements de 1994. L'appel est lancé avec vigueur à Madame l'Ambassadeur des États-Unis, rappelant que le Kivu n'est pas un parc animalier, mais une région où des vies humaines sont en danger.

Ces structures citoyennes estiment que la situation dans l'Est de la RDC ne peut plus être ignorée, et il est impératif que des actions concrètes soient prises, pour mettre fin à cette tragédie humaine qui perdure sous les yeux du monde.

"Il est temps que ceux qui se disent gérer les grandes institutions mondiales ayant comme attributions de faire respecter les lois internationales, d'arreter cette aventure de mauvais gout, de jeux de cache-cache au Kivu et dans l'Est de la RDC en particulier, pour assouvir vos soifs économiques et stratégiques", ont-ils dénoncé.

Depuis plus de 30 ans, l'est de la République démocratique du Congo est le théâtre d'une guerre cruelle et injuste qui a entraîné la mort de nombreux innocents et le déplacement de millions de personnes. Près de 2 millions de déplacés internes sont recensés, principalement en raison du conflit entre le M23/RDF-AFC.

Des camps de déplacés se disséminent autour de la ville de Goma, où les conditions de vie sont d'une extrême précarité. Cette guerre, qui présente également des similitudes avec un génocide, voit les Congolais perdre la vie chaque jour, que ce soit par arme à feu ou par machette.

Mardi 9 avril 2024 - 14:36