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Par la Rédaction
La milice « New Zaïre », conduite par Christian Malanga, un ancien élément des FARDC basé depuis un certain temps aux Etats-Unis d’Amérique, a mené, dans les premières heures du dimanche 19 mai 2024, une attaque armée à Kinshasa. Quelle a été la vraie cible de cette attaque ?
La question divise deux membres du gouvernement. D’un côté, Jean-Pierre Bemba, vice-Premier ministre en charge de la Défense nationale. De l’autre, Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des médias puis porte-parole de l’Exécutif national.
Près de 10 heures après la sortie médiatique du porte-parole de l’armée, le Général Sylvain Ekenge, qui s’est réservé de donner les détails de cette « tentative de coup d'Etat étouffée dans l'œuf », et s’est contenté de rassurer la population que « la situation est sous contrôle des FARDC », Jean-Pierre Bemba, dans la soirée, a fait de nouvelles révélations sur cette opération, se basant notamment sur « les témoignages des assaillants ».
« Les résidences de la Première ministre Suminwa Judith, du VPM de la Défense, Jean-Pierre Bemba, et de l’honorable Vital Kamerhe, avant l’étape du Palais de la nation, étaient les principales cibles », a-t-il affirmé sur le compte X (ex-Twitter) officiel du ministère de la Défense.
Ces nouveaux éléments, d’apparence très cruciaux, tant la vie de hauts dirigeants du pays a été en danger durant cette attaque armée, n’ont pas tous été évoqués dans le communiqué officiel du gouvernement, publié quelques instants après la communication de Jean-Pierre Bemba.
Selon la version livrée par Patrick Muyaya, signataire de ce communiqué officiel du gouvernement sur l’assaut des hommes de Malanga, seuls le Palais de la nation, siège du bureau du Président de la République, et la résidence de Vital Kamerhe, en premier, ont été attaqués. Cette version, largement relayée par les médias tout le long de la journée du dimanche, rencontre celle de Hamida Chatur, épouse de Vital Kamerhe, auteure d’un témoignage émouvant sur cette « attaque meurtrière où (son) mari était la cible principale ».
Dans l’opinion, questions et interprétations sur la communication de Jean-Pierre Bemba fusent. Est-ce une tentative de diversion ? Est-ce un problème de communication et de concertation avec les autres ministres impliqués dans la gestion de cette crise ? Chacun y va de son analyse.
De l'avis d'Innocent Binwa, un internaute qui a réagi au communiqué officiel du gouvernement publié sur le compte X du ministère de la Communication et des médias, la version du VPM de la Défense est à mettre à l’actif de « son effort apparent de diversion et de manipulation des preuves ». « Bemba semble chercher à créer une diversion », se convainc-t-il, tout en demandant aux pro-Kamerhe de « ne pas se laisser manipuler ».
Le journaliste Litsani Choukran, qui fait une lecture bien différente de celle de cet internaute, est d’avis qu’il s’est agi d’un problème de concertation entre les deux ministres afin de mettre à la disposition de l’opinion une seule version des faits. Le patron de Politico.cd a cependant remis en cause le récit du VPM de la Défense.
« Ils auraient donc fait trois résidences de hauts dirigeants sans problème ! Et c’est notre ministère de la Défense qui est fier de le rapporter. Genre, ils font leur course tranquille à la recherche des gens les plus sécurisés du pays pour les abattre et ils ne sont inquiétés que quand ils se sont retranchés au Palais de la nation !? », a-t-il posté sur Twitter.
Pendant ce temps, l’armée congolaise a pu mettre la main sur une vingtaine d’assaillants. Parmi eux, deux sujets américains et le fils du chef de la milice « New Zaïre ». Quant à Christian Malanga et certains de ses éléments, ils ont définitivement été neutralisés au cours de l’offensive des FARDC.