Insécurité dans l'est de la RDC : La couche féminine engagée pour la restitution de la paix au Kivu

Par Gloire Balolage 

Le forum de jeunes filles et femmes de confessions religieuses du Nord-Kivu et du Sud Kivu s'est réuni, lors d'une formation à Goma, du 14 au 16 juin 2024, avec pour objectif de réclamer la paix tant désirée dans la province du Nord-Kivu, ravagée par des décennies de conflits armés.

Les participantes ont décrit les horreurs de la guerre qui perdurent depuis plus de 30 ans, attribuant la violence à des groupes armés, notamment les terroristes du M23 soutenus par le Rwanda, qui terrorisent les populations locales. Elles veulent aussi faire entendre leurs voix, pour réclamer la paix; car, elles sont les premières victimes de cette guerre soutenue par le Rwanda.

Ce constat alarmant a poussé l'OJCAD -Organisation des Jeunes Chrétiens en Afrique pour le Développement- à organiser cette formation autour de thèmes cruciaux, tels que les résolutions 1325 et 2250 des Nations Unies, les voies pour mettre fin à la crise dans les Kivus, et le rôle essentiel des femmes médiatrices dans la construction de la paix.

Déterminées et engagées, ces femmes ont promis de jouer un rôle actif dans les initiatives de paix, au sein de leurs communautés respectives. Leur objectif est de sensibiliser à la paix à travers divers canaux, tels que les églises, les organisations locales et les médias. De plus, elles prévoient de plaider auprès des instances décisionnelles, pour mettre en œuvre des actions concrètes en faveur de la paix.

Ces dernières ont exprimé leur indignation face aux violences persistantes et inhumaines infligées aux femmes et aux filles, ainsi qu'aux conséquences dévastatrices sur les communautés locales, telles que les déplacements massifs de populations, les viols, les séparations familiales et l'enrôlement des jeunes dans des groupes armés.

"Nous, filles et jeunes femmes des confessions religieuses en provenance du
Nord et du Sud Kivu, sommes choquées par l'ampleur et la persistance des violences et de leurs traitements inhumains et dégradants infligés aux femmes et filles, ainsi que des conséquences socio-économiques, des déplacements massifs des populations, les viols des femmes et des filles dans leurs villages, l'abandon des femmes par leurs maris, les séparations familiales, des cas de tueries sur les personnes déplacées internes et l'enrôlement des jeunes dans les groupes armés", disent-elles.

Dans un élan de détermination, elles ont exigé des autorités congolaises la libération des zones encore sous contrôle de groupes armés, notamment les territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo. Ces jeunes femmes des confessions religieuses ont pris la ferme résolution de ne pas rester silencieuses face à la souffrance de leurs communautés et de s'engager résolument pour la paix.

"C'est dans ce cadre que nous exigeons à nos autorités de mettre fin à la crise, en libérant les zones non contrôlées par le Gouvernement congolais, entre autres, les Territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo", ont-il demandé.