Par Edmond Izuba, envoyé spécial à Kisangani
Au lendemain de la commémoration des génocides congolais «GENOCOST» (Ndlr: génocides pour des gains économiques), quatre membres du gouvernement ont envahi le site de l’Université dé Kisangani, où se regroupaient les étudiants des universités et instituts supérieurs de la capitale de la Tshopo, pour lancer publiquement la campagne «Tout pour la Nation», suite de la campagne «défendons la Patrie» de l’initiative Bendélé Ekweya Te. Des ministres de la communication et médias, de l’enseignement supérieur et universitaire, de la jeunesse et vice-ministre de la Défense nationale, Chacun selon son portefeuille va expliquer à l’auditoire le bien-fondé de cette campagne citoyenne qui consiste à renforcer la confiance et le soutien aux FARDC pour la récupération et la sécurisation de nos frontières. La jeunesse estudiantine n’a pas hésité à remplir l’imposant amphithéâtre de l’Université de Kisangani, ce samedi 03 août 2024, sous une pluie battante.
La conférence-débat démarre avec l’animation d’un groupe d’étudiants qui va improviser une chanson patriotique, à travers laquelle ils sollicitent aux jeunes de s’engager pour la Défense de leur Patrie et à Dieu de protéger le Congo.
La ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, professeur à la même université et modératrice de l’activité, Marie-Thérèse Sombo a expliqué aux étudiants que «Tout pour la Patrie » est avant tout un éveil patriotique, un remède de résistance face aux multiples tentatives de balkanisation de notre pays à cause de ses richesses.
L’ancienne étudiante de cet alma mater, la ministre de la jeunesse Noëlla Ayenganagato a martelé sur le patriotisme, seule stratégie de lutter contre l’appétit sanguinaire des agresseurs de la Rdc.
«Nous sommes venus dire qu’on est ensemble, et que la situation doit changer et va changer. Pour ça, mobilisons-nous pour ce changement. Toutes les actions comptent», a-t-elle déclaré.
Comme un guerrier et ayant vécu plusieurs incursions étrangères sur le sol congolais, le vice-ministre de la Défense, Samy Adubango, harangue les étudiants tout en leur demandant d’être plus que jamais prêts pour ne pas céder le pays à une jeunesse manipuler par les pays agresseurs, le Rwanda et l’Ouganda.
«L’unique message que j’ai à vous dire aujourd’hui : Nous devons nous lever comme un seul homme contre les ennemis de la République», a conclu Samy Adubango dont l’intervention a bénéficié de plusieurs applaudissements de l’auditoire.
Réclamé bien avant la prise de sa parole par les étudiants, le ministre de la communication et médias et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, se tient debout pour parler aux étudiants de «Tout pour la Patrie». Pour soutenir son intervention, le ministre de la communication et médias a débuté par la projection du nouveau spot de soutien aux FARDC (film court métrage de 03 minutes réalisé au front par un jeune de Goma) pour captiver l’attention des étudiants.
«C’est une question qui nous lie à nous tous, pas le chef de l’État seul ! et surtout Kisangani, une ville qui a été meurtrie par la guerre», a signifié Patrick Muyaya.
Durant cet échange convivial et enrichissant, le Ministre de la Communication et Médias a rappelé aux Congolais qu’ils étaient à Kisangani dans le cadre d'une grosse délégation gouvernementale pour communier avec la population de Kisangani, mais aussi de la Tshopo et de la grande Province Orientale autour du Genocost, le génocide congolais pour des raisons économiques.
« Hier, nous avons eu cette puissante cérémonie où nous avons entendu des témoignages, mais aussi l'engagement réitéré du Président de la République à la fois pour réparer les personnes qui ont été blessés par cette aventure meurtrière mais aussi l'engagement de continuer les efforts pour la sauvegarde de la patrie », a annoncé Patrick MUYAYA.
Pour le Général Sylvain EKENGE, les FARDC sont constituées des intellectuels.
« Les militaires que vous voyez, celui qui est en train de filmer, a étudié ici et continue à étudier ici. Il prépare son doctorat ici même à l'Université de Kisangani. C'est pour vous dire que l'armée n'est pas une organisation des gens qui ne réfléchissent pas. Ce n'est pas réservée aux abrutis, mais c'est une armée des intellectuels. Même celui qui vous parle est passé par l'université. Et ils sont nombreux ici à Kisangani, les généraux que vous voyez sont passés par l'université. Aujourd'hui, la guerre n'est pas que l'affaire des militaires, mais l’affaire de tous », a-t-il dit.
S’agissant de la viralité des fausses informations en plusieurs formats sur les réseaux sociaux, le ministre MUYAYA invite les jeunes à ne plus se laisser emporter par les ennemis de la République Démocratique du Congo en partageant des vidéos et autres contenus qui discréditent les FARDC" a-t-il insisté avant d'ajouter.
« Je dois vous dire que la République démocratique du Congo, depuis 1885, c'est un pays qui est convoité, c'est un pays qui est combattu. Léopold II a tué 10 millions de congolais pour prendre le caoutchouc et construire la Belgique. Depuis 1960, on a toujours attaqué le Congo pour prendre ce qui a aux congolais. Mais jamais les congolais n'ont baissé les bras. C'est pour ça que nous avons encore un pays entier. C'est d'abord la défense de son territoire. Et même ceux qui sont là aujourd'hui, ils sont en train d'essayer, mais arriveront-ils ? Ils n'y arriveront pas parce que vous et nous, nous sommes présents », a indiqué le ministre MUYAYA aux étudiants.
Pour clore ses propos, le Porte-parole national des FARDC, le général Sylvain EKENGE a déclaré : L'armée n'a pas de choix. "Elle doit accomplir sa mission régalienne celle de défendre l'intégrité territoriale et les frontières du pays, et celle de ramener la guerre d'où elle est venue. Et l'armée doit le faire. L'armée est en train de prendre des dispositions qui s'imposent pour renforcer la posture de guerre. Et aujourd'hui, c'est que vous avez attendu, vous ne l'attendrez plus. Parce que l'armée est en posture de gagner la guerre. Et elle ne gagnera qu'avec vous et avec la population congolaise » a-t-il expliqué.
Les autorités locales appelées à assurer le suivi de cet engagement des jeunes. Par ailleurs, le gouvernement central compte élargir cette campagne «de bouche à l’oreille» à travers les différents milieux (églises, écoles, universités) sur toutes les régions du pays.