Par Gloire Balolage
Dans une déclaration faite devant la presse, ce vendredi 30 août 2024, les mouvements citoyens et les forces vives de la province du Nord-Kivu ont exprimé leurs préoccupations, concernant le déploiement du quatrième contingent de la Force de Réaction Rapide du Kenya, récemment parti pour la RDC -République démocratique du Congo- depuis l'aéroport international Jomo Kenyatta.
Ce contingent, qui intègre la MONUSCO -Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo-, est censé endosser des missions cruciales, telles que l’éradication des groupes armés, la protection des civils, et le soutien aux efforts humanitaires ainsi qu’au désarmement et à la démobilisation des anciens combattants.
Face à cette situation, les activistes des mouvements citoyens ont manifesté leur déception, en déclarant que la MONUSCO, après plus de vingt ans de présence en RDC, a laissé un bilan chaotique. L’absence d’efficacité et la partialité des troupes, notamment celles de la mission kényane associée à la Force Régionale de la Communauté Est-Africaine (EAC), ont suscité de vives critiques.
Les mouvements citoyens rappellent que, malgré leur présence, ces forces semblent réticentes à apporter un soutien significatif aux FARDC -Forces Armées de la République Démocratique du Congo- dans leur lutte contre le M23, se contentant de créer des zones tampons, au lieu d'agir pour rétablir l’ordre.
Salon ces jeunes activistes pro démocratie, l’inertie des forces kényanes a permis à des groupes armés, tels que le M23, de s’organiser et de mener des attaques dévastatrices sur le territoire de Rutshuru et Masisi. Ce soutien perçu des forces kényanes à des factions rebelles soulève des inquiétudes quant à la crédibilité et à la pertinence de leur déploiement.
Les mouvements citoyens s'inquiètent également des conséquences de cette situation sur la population congolaise déjà éprouvée, qui endure des souffrances infligées par cette tragédie interminable orchestrée par la communauté internationale.
Les critiques se sont intensifiées à la suite des déclarations du Président kényan, William Ruto, jugées déplacées et humiliantes à l'égard de la RDC, en plein cœur de cette crise d’agression. Cette réticence à reconnaître la douleur que subit le peuple congolais ajoute une couche d’indignation parmi les citoyens du Nord-Kivu, qui se sentent abandonnés par des dirigeants qui devraient plutôt les protéger.
Les mouvements citoyens et les forces vives pointent également du doigt l’incapacité de la MONUSCO à assurer la sécurité des civils. Des incidents tragiques, dont des fusillades meurtrières lors de manifestations à Goma, où des militants ont trouvé la mort, soulèvent de sérieuses questions sur les mesures de protection mises en place par la mission onusienne. Cette situation nourrit un sentiment d'impuissance au sein de la population, qui s'interroge sur l'utilité de la présence des forces internationales, dont la MONUSCO.
Face à cette conjoncture alarmante, les mouvements citoyens et les forces vives du Nord-Kivu annoncent leur détermination à intensifier la lutte, pour une plus grande prise de conscience. En guise de première action, ils décrètent une journée ville morte le lundi 2 septembre 2024, afin de protester contre la responsabilité des autorités congolaises dans la banalisation du retrait accéléré de la MONUSCO.
"Les mouvements citoyens et les forces vives de la province du Nord-kivu projettent ainsi donc des actions continuent des grandes envergures dans la ville de Goma, jusqu'au départ effectif de la Monusco du Nord-Kivu. Pour la première étape, nous décrétons une journée ville morte ce lundi 02/ 09/2024, pour dire NON à la sous-traitance de notre sécurité par les autorités congolaises, suite à la banalisation du retrait rapide de la Monusco", ont-ils indiqué.
Cette mobilisation vise également à dénoncer la sous-traitance de leur sécurité par les autorités congolaises, alors que la situation sécuritaire se dégrade de manière alarmante. La population de Goma et ses environs, perplexes face à l’inefficacité des mesures de sécurité, se soulèvent pour revendiquer leur droit à vivre sans crainte de violences.