Nord-Kivu : le projet «Les Décisions des Filles» de Save the Children transforme la vie des jeunes filles déplacées à travers l'autonomisation financière

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Les jeunes filles déplacées qui ont été formées montrent comment elles ont appris à fabriquer des gâteaux au site de Rusayo [photo d'illustration]
Les jeunes filles déplacées qui ont été formées montrent comment elles ont appris à fabriquer des gâteaux au site de Rusayo [photo d'illustration]

Par Gloire Balolage 

Dans un contexte de guerre et de violence, le regard sur l'humanité peut souvent sembler assombri, surtout lorsque des milliers de personnes sont contraintes de fuir leurs foyers, cherchant refuge dans des camps. C'est particulièrement le cas autour de Goma, où de nombreuses femmes, jeunes filles et enfants peinent à survivre dans des conditions précaires, éparpillées entre des abris temporaires, mais qui ne manquent jamais de témoigner de leur résilience face à une adversité écrasante.

Malgré l'ampleur des défis auxquels elles font face, des initiatives de bonne volonté émergent pour apporter de l'espoir et des opportunités à ces populations vulnérables.

Parmi les efforts, l'organisation humanitaire Save the Children international a lancé un projet intitulé «Les Décisions des Filles», destiné à offrir aux jeunes filles et enfants déplacés les compétences nécessaires, pour leur permettre, notamment, de devenir autonomes financièrement. Ce programme, exécuté sur le terrain par «Umoja in Action», propose des formations, touchant la vie de nombreuses jeunes filles âgées de 10 à 19 ans, dans l'espoir de les outiller pour un avenir meilleur, malgré les circonstances désastreuses de la guerre.

La cérémonie de clôture de ce programme s'est tenue ce mercredi 4 septembre 2024, au site des déplacés de Rusayo, situé dans le territoire de Nyiragongo. Au total, 120 jeunes filles ont eu l'opportunité d'apprendre divers métiers, une formation cruciale qui vise à leur inculquer l’esprit d’initiative et de résilience, dont la coupe et couture, les savons liquides, les paniers, des bracelets mais également des gâteaux.

L'objectif fondamental de ce programme est de rendre les filles conscientes de leur potentiel, et de leur permettre de prendre leur vie en main. En se concentrant sur la protection et l'autonomisation des filles touchées par les conflits armés, ce projet répond à un besoin urgent de développement humain, en s'attaquant directement aux vulnérabilités spécifiques rencontrées par les jeunes filles dans ces camps, où l'instabilité et l'incertitude font souvent partie du quotidien.

Panza Dalibe, animatrice à l'espace ami d'enfants du camp de Rusayo, souligne l'importance de l'éducation sur les violences basées sur le genre, un problème qui touche de manière disproportionnée les jeunes filles dans ces contextes de crise. Elle évoque la nécessité de sensibiliser ces filles aux différentes formes de violences qu'elles pourraient rencontrer, les préparant ainsi à mieux se défendre et à sécuriser leur intégrité physique et mentale.

«Malgré qu'elles sont des déplacés, mais ils sont humains; demain ou après demain, elles pourront rentrer chez elles. Nous demandons au gouvernement que ces filles soient toujours bien encadrées, puisque c'est l'avenir de demain. Nous aimerions que la guerre se termine, pour que chaque enfant rentre chez lui» a-t-elle recommandé.

La fabrication de savons liquides, la pâtisserie, la création de paniers artisanaux et la couture permettent non seulement aux participantes de développer des habiletés utiles, mais leur offre également une chance de se prendre en charge dans un environnement où l'assistance humanitaire peut manquer.

Une de ces jeunes filles, âgée de 15 ans, partage un sentiment d'espoir et d'aspiration à un avenir meilleur que ces jeunes filles portent en elles. Malgré leur situation en tant que déplacées, elles restent déterminées à se réapproprier leur destin et à projeter un avenir, où elles pourront retrouver leur dignité.

«Je sais déjà comment fabriquer les savons, faire la couture et ça pourra beaucoup m'aider et me prendre en charge dans les droits», dit-elle.

Save the Children est une organisation humanitaire, fondée en 1919, peu après la Première Guerre mondiale, par une enseignante Britannique nommée Eglantyne Jebb et sa sœur Dorothy Buxton. Pour elles, à cette époque d’après-guerre, il n’y avait ni vainqueurs ni vaincus, mais seulement des enfants qui souffraient de la faim et de la misère.

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Mercredi 4 septembre 2024 - 18:19