Par Prosper Buhuru
Du jour au jour, la situation socio-humanitaire ne cesse de devenir volatile dans les camps des déplacés, au Nord-Kivu, et, particulièrement, aux alentours de la ville de Goma, capitale provinciale. Cet état des choses suscite des inquiétudes au sein de la classe sociopolitique dans l'Est de la RDC -République démocratique du Congo-.
Madame Liberata Buratwa Rubumba, présidente du conseil d'administration de l'organisation non gouvernementale PACOFEDI -Programme d'actions communautaires des femmes pour le développement intégré-, ne cache toujours pas sa colère après l'inhumation de 200 déplacés décédés dans différentes circonstances dans leurs milieux de refuge.
«Pour nous, c'est un grand regret de voir que nous avons fui la guerre chez nous, et là où nous avons fui, nous continuons à mourir. Nous mourons de faim, nous mourons de balle, nous mourons des maladies. Qu'avons-nous fait pour que nous continuions à mourir comme des mouches ?», s'interroge-t-elle, sous un ton de déception.
Dans une interview exclusive accordée à Opinion-info.cd, ce jeudi 05 septembre 2024, Liberata Buratwa, ancienne administrative adjointe du territoire de Rutshuru, a rappelé au Gouvernement congolais ses plus grandes et primordiales responsabilités de rassurer la sécurité de sa population et ses biens.
«Il est grand temps que le Gouvernement congolais fasse de son mieux, pour voir comment est-ce que nous pouvons rentrer chez nous; car, trop c'est trop. C'est la dernière des solutions que nous pouvons envisager», a-t-elle imploré.
Dans la foulée, cette femme leader de la province du Nord-Kivu a également pensé à la mise en œuvre de l'accord-cadre d'Addis-Abeba, comme piste de solution à la crise sécuritaire qui sévit dans la partie orientale de la RDC depuis plusieurs décennies. Il convient de souligner que cette convention a été signée depuis 2013 par plusieurs pays africains, dont les voisins du Congo-Kinshasa, cités parmi les acteurs clés de son instabilité sécuritaire.
«L'accord-cadre d'Addis-Abeba a été signé avec les pays limitrophes de la République démocratique du Congo. Il y a les signatures de douze Chefs d'États, notamment des pays qui nous entourent. Ils ont pris des engagements. Il est grand temps que chacun, en ce qui le concerne, puisse respecter ses engagements», a exhorté Liberata Buratwa.
Par la même occasion, la N°1 de l'ONG PACOFEDI a demandé au Chef de l'État congolais, le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi, de tenir en compte de différentes propositions, suggestions et/ou conseils des acteurs politiques et de la société civile de l'Est de la RDC, dans le cadre de la restauration de la paix. Car, à l'en croire, étant des victimes, ils proposent des vraies solutions.