Dessous des cartes de l’annulation du contrat sur la délivrance des cartes d’identité nationale : Jules Alingete veut «VERIDOS» en échange d’«AFRITECH»

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Spécimen de la carte d’identité en RDC
Spécimen de la carte d’identité en RDC

Par la Rédaction 

Le Gouvernement congolais et la société Afritech ont annoncé, le mardi 3 septembre dernier, la résiliation, d’un commun accord, du contrat qui les liait et qui consistait à la production des cartes d’identité nationale, pour les citoyens congolais.

Les dessous des cartes de cette affaire éclaboussent Jules Alingete, inspecteur général chef de service à l’Inspection générale des finances (IGF), présenté par des médias sous sa coupe comme le sauveur de la République, en faisant interrompre ce contrat qu’il a jugé «illégal ou impossible» à matérialiser.

Des documents officiels captés par Opinion-info.cd font mentir Alingete. En effet, au départ, aucune de deux sociétés soumissionnaires n’a proposé des chiffres allant au-delà d’un milliard de dollars, pour implémenter ce projet devant donner corps à l’un des engagements du Président de la République vis-à-vis de la population.

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«Afritech RDC» et «Veridos» ont présenté des offres respectivement chiffrées à 697 millions de dollars et à 730 millions de dollars, ont renseigné les documents consultés par Opinion-info.cd. 

Contrairement aux affirmations de l’IGF, l’Etat congolais a opté pour l’offre d’Afritech, au regard de son coût préférentiel et de sa capacité à préfinancer les activités de production des cartes d’identité nationale. Ce qui, au grand bonheur des Congolais, a été fait par cette firme dirigée par Samba Bathilly, et qui a débouché, dans la phase expérimentale, à la remise des cartes d’identité, après plus de trois décennies, à certaines catégories de la population. Notamment le Chef de l’Etat, des autorités politiques, des patrons des médias, et autres personnalités.

Subitement, l’opération, pourtant en si bon chemin pour prendre une envergure nationale, a été interrompue suivant une recommandation de l’IGF formulée en conclusion d’une enquête publiée en juin dernier.

Consécutivement à cette recommandation d’Alingete et ses hommes, le Chef de l’État a enjoint au nouveau vice-Premier ministre de l’Intérieur et Sécurité, Jacquemain Shabani, d’étudier le dossier sans complaisance. C’est alors qu’Alingete, selon une source proche d’Afritech, a commencé à distiller de fausses informations aux médias à sa solde, pour discréditer la société de Samba Bathily. 

«L’IGF finance les médias, nationaux et internationaux, en leur communiquant les chiffres de 1,2 milliard qu’Afritech RDC ne se rappelle pas avoir demandés. Une mise en scène de diabolisation sans merci que ne pardonnera pas Samba Bathily», enchaîne la même source, révélant, dans la foulée, que l’objectif de cette campagne de sape et d’intoxication est de débouter Afritech au profit de Veridos, dont la facture est salée. Et ce, en dépit de la meilleure qualité proposée par Afritech à un coût inférieur à celui de son concurrent, Veridos.

«VERIDOS» de triste mémoire

En août 2021, la société allemande Veridos est à la base de véhémentes disputes entre Tony Mwaba, alors ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), et Jules Alingete, inspecteur général des finances-Chef de service. Cette société, d’après Tony Mwaba, avait été bonifiée par ses prédécesseurs d’un marché «flou» de près de 125 millions dollars, pour la simple opération d’impression des cartes d’élèves en RDC. 

Tout de suite après avoir découvert ce marché, en réalité un moyen de détourner les fonds publics par la surfacturation, le ministre honoraire de l’EPST l’a stoppé et remis au compte du Trésor public le premier versement de 2 millions d’Euros, logés dans un compte à la Rawbank.

Ainsi, Mwaba, à ses dépens, a déclaré la guerre à Alingete, qui n’a pas fait dans la dentelle pour chercher l’aiguille dans une boîte des foins, afin de couler le prédécesseur de Raïssa Malu à la tête de l’enseignement au pays. Le chef de l’IGF a fini par se raviser et reconnaître, devant caméra, qu’il n’y avait pas disputes entre Mwaba et lui, mais une simple incompréhension. Ce qui a mis fin à cette triste et rocambolesque histoire.

L’ancien Directeur de cabinet du Chef de l’Etat, passé depuis juin vice-Premier ministre en charge du Plan, Guylain Nyembo, est cité comme le protégé de Jules Alingete, notamment dans le dossier «Véridos». Beaucoup d’observateurs voient son ombre dans cette démarche d’Alingete, qui tient, à tout pris, de faire gagner à Veridos le marché de délivrance des cartes d’identité nationale. 

Nous y reviendrons…

Vendredi 6 septembre 2024 - 08:07