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Goma : Deux jours sans électricité amplifient l'angoisse des habitants face à l'insécurité grandissante provoquée par les rebelles du M23

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La ville de Goma chef-lieu de la province du Nord-Kivu [photo d'illustration]
La ville de Goma chef-lieu de la province du Nord-Kivu [photo d'illustration]

Par Gloire Balolage 

C'est maintenant deux jours que la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, est plongée dans l'obscurité. La majorité des habitants de Goma et du territoire de Nyiragongo, qui dépendent de l'électricité fournie par la société Virunga Énergies, se retrouvent ainsi privés de courant. Ce samedi marque la deuxième nuit consécutive sans électricité. Une situation particulièrement difficile à vivre pour la population. 

Cette coupure prolongée est principalement attribuée à l'insécurité persistante dans la province, où les rebelles du M23 sont les principaux responsables. À l’heure actuelle, la population se demande quand la lumière reviendra.

La coïncidence est troublante. Le même jour de la coupure, la ville a appris, avec étonnement, la mort du gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général-major Peter Chirimwami. Ce décès, survenu dans des circonstances tragiques, a laissé un profond choc au sein de la population, et son annonce a coïncidé, presque à la minute près, avec l’annonce de la panne technique de Virunga Énergies. 

Deux nouvelles brutales en l'espace de quelques instants, qui sont autant de motifs d'inquiétude supplémentaires, pour les habitants de Goma et du territoire de Nyiragongo.

Dans cette obscurité presque totale, une minorité parvient à se débrouiller grâce à des groupes électrogènes, des panneaux solaires ou des batteries électriques. Cependant, près de 70 % de la population de Goma, ainsi que de nombreuses entreprises, médias et commerces, se trouve complètement démunie. Les conséquences de cette coupure sont d'autant plus inquiétantes, que l'absence d'électricité ne se limite pas à des désagréments quotidiens, mais touche aussi le cœur même de l'économie locale, engendrant des pertes financières importantes, pour de nombreux acteurs économiques.

Face à cette situation, une peur sourde s'est installée parmi la population, exacerbée par la crainte des actes de vandalisme et de cambriolage que pourrait engendrer l'obscurité. Les habitants se trouvent désormais en état d'alerte, se demandant si les rebelles du M23 ou d'autres bandits pourraient profiter de cette occasion, pour semer la terreur dans leurs quartiers. Une angoisse palpable, qui se traduit par des nuits blanches, où l'inquiétude pour la sécurité personnelle est omniprésente.

Malheureusement, aucune des trois principales sociétés responsables de l'approvisionnement électrique de la ville de Goma et du territoire de Nyiragongo, la Société nationale d'électricité (SNEL), la Société Congolaise de Distribution d'Eau et d'Électricité (SOCODEE) et Virunga Énergies toutes ont eu des pannes techniques. Alors que ces sociétés sont censées garantir un service minimum à la population, elles se retrouvent incapables de résoudre une crise qui n'en finit pas d'angoisser les habitants.

La menace persistante des rebelles du M23, qui contrôlent de nombreux territoires dans la province du Nord-Kivu, pèse sur le moral de la population, déjà affaiblie par l'absence de courant. Les autorités, tout en appelant au calme et à la vigilance, n'arrivent pas à apaiser les craintes des Gomatraciens, dont beaucoup doutent de l’expertise et de l’efficience des dispositifs de sécurité en place.

Dans ce climat d’incertitude, les habitants expriment le souhait ardent que des solutions concrètes soient rapidement mises en place, pour rétablir non seulement le courant, mais également la sécurité. Pour beaucoup, les activités quotidiennes en ce week-end prolongé se sont révélées impossibles à mener à bien, les frustrations et les tensions s'accumulant jour après jour.

Rappelons que la société Virunga Énergies a, dans un communiqué, indiqué que les lignes de transport d'électricité avaient été endommagées et que le rétablissement du service dépendait de l'amélioration de la situation sécuritaire.

Samedi 25 janvier 2025 - 21:21