Maï-Ndombe : L'horreur sans nom des exactions des miliciens Mobondo sur les femmes et les enfants

Catégorie
Image
L’une des femmes victimes des atrocités des miliciens Mobondo dans la province de Maï-Ndombe [photo d’illustration]
L’une des femmes victimes des atrocités des miliciens Mobondo dans la province de Maï-Ndombe [photo d’illustration]

Par Prosper Buhuru 

Depuis 2022, la province de Maï-Ndombe, en RDC -République démocratique du Congo-, est le théâtre de massacres intercommunautaires d'une violence inouïe. Les miliciens Mobondo, responsables de ces atrocités, ont fait plus de 1.000 victimes civiles, sans compter les forces de sécurité. Mais au-delà des chiffres, ce sont les récits de femmes et d'enfants qui témoignent de l'horreur absolue de ce conflit.

Des récits dignes de pires cauchemars

Les témoignages recueillis auprès de femmes victimes de ces violences sont insoutenables. Chaque femme a son histoire, un récit d'horreur qui dépasse l'entendement. Josline Boleke et Ambongo Ekula, originaires respectivement de l'Équateur et du Maï-Ndombe, ont vu leur ferme, située au bord du fleuve Congo, être attaquée le 8 décembre 2024. Une trentaine de miliciens armés ont fait irruption, semant la terreur.

Les deux femmes ont été capturées et contraintes d'assister à l'exécution de leurs maris et proches, dont les corps ont été sauvagement mutilés. La nuit du 8 décembre s'est transformée en un cauchemar sans fin, marquée par des viols collectifs et répétés. Comme si cela ne suffisait pas, les miliciens ont, ensuite, enfermé une vingtaine de femmes dans une case avant d'y mettre le feu. Seules neuf ont survécu, grâce à l'intervention tardive des Forces Armées congolaises.

Un calvaire de deux mois pour Sarah et Christelle

Les atrocités ne s'arrêtent pas là. Au village de Kamakiro, Sarah Batumbo et Christelle Senga ont été enlevées le 4 janvier 2025, avec leurs bébés. Elles ont été emmenées dans un sanctuaire Mobondo, en pleine brousse, où elles ont été violées pendant deux mois et forcées à subir des rites d'initiation mystiques. Elles n'ont pu s'échapper que lors d'un affrontement entre les miliciens et l'Armée congolaise.

Des crimes qui ne resteront pas impunis

Ces récits, parmi tant d'autres, documentent les violations massives des droits humains et les violences sexuelles perpétrées dans la région. Les Forces Armées RD-Congolaises, les organisations de la société civile et les ONGs de défense des droits humains ont recueilli de nombreux témoignages.

Le capitaine Antony Mwalushay, porte-parole des opérations Ngemba, assure que les auteurs de ces crimes, directs ou indirects, devront rendre des comptes devant la justice, tant au niveau national qu'international.

La province de Maï-Ndombe reste plongée dans l'horreur, et les populations civiles continuent de payer un lourd tribut. Il est impératif que la Communauté internationale se mobilise, pour mettre fin à ces atrocités et garantir que justice soit rendue.

Vendredi 28 février 2025 - 17:58