Ituri : Un militaire FARDC en état d’ebriété tue quatre civils à Bunia

Par Prehoub Urprus 

La ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, a été secouée, vendredi 14 mars 2025, par un drame impliquant un militaire incontrôlé des FARDC -Forces Armées de la République démocratique du Congo-. Sous état d’ébriété, l’homme en uniforme a ouvert le feu derrière l’aéroport national de Murongo, dans la commune de Mbunya, causant la mort de quatre civils.

Selon les sources sur place, parmi les victimes figurent deux étudiants de l'ISTM -Institut Supérieur des Techniques Médicales- de Bunia, un motard et une femme qui préparait un repas non loin du lieu du drame. "Le choc est immense au sein de la population locale, d’autant plus que les victimes n’avaient aucun lien avec l’auteur des tirs", rapportent-elles.

Face à la gravité des faits, le tribunal militaire a immédiatement entamé une procédure d’urgence pour juger l’auteur du crime. Toutefois, "la séance a été interrompue par une vague de protestations", ajoutent nos sources. "Des étudiants en colère et des proches des victimes ont envahi la salle d’audience, dénonçant l’impunité et exigeant une peine exemplaire contre le militaire fautif."

Selon le Code pénal militaire de la RDC, un tel acte est qualifié d’homicide volontaire. L'article 114 de cette loi prévoit une peine pouvant aller jusqu’à la réclusion criminelle à perpétuité pour un militaire ayant commis un meurtre en dehors des opérations de guerre. De plus, l’état d’ivresse au moment des faits constitue une circonstance aggravante.

Ce drame relance le débat sur la discipline au sein des FARDC et la nécessité de renforcer les contrôles sur le port d’armes par les militaires en dehors des missions officielles. Les familles des victimes ainsi que la société civile exigent des sanctions exemplaires et des réformes, pour éviter de tels incidents dans l’avenir.

Nos efforts pour avoir la réaction du porte-parole de l’Armée congolaise dans cette région n’ont pas abouti.