
Par la Rédaction
Depuis une semaine, Walikale-Centre, situé dans la province du Nord-Kivu, est occupé par les rebelles de l’AFC/M23. Cette occupation a créé une situation de plus en plus complexe pour les populations locales et les déplacés.
Certains habitants ont trouvé refuge dans les forêts et les localités isolées, tandis que d'autres se sont dirigés vers l'hôpital général de référence de Walikale, espérant échapper aux violences des combats. Cependant, la vie dans cet établissement, loin d'offrir la sécurité espérée, est devenue un véritable défi pour la survie des habitants.
L'hôpital, déjà saturé de malades internés et de leurs familles, accueille désormais un nombre considérable de déplacés, transformant l’établissement sanitaire en un lieu de refuge bondé et surpeuplé. «C’était 625 personnes avant, sans compter les membres des familles des agents et les malades qui étaient internés ici avant le combat. Mais actuellement, il y en a d'autres qui se sont ajoutés. L'hôpital est plein à craquer. Nous allons bientôt actualiser la liste", explique une source hospitalière.
Les conditions de vie se détériorent rapidement. L’hôpital, déjà sous pression pour gérer les malades, peine à répondre aux besoins accrus des déplacés. Bien que MSF -Médecins Sans Frontières- Hollande prenne en charge la distribution de nourriture pour les malades, la quantité fournie ne suffit plus face à l’afflux de déplacés. «Je suis devenu malade sans maladie. Je suis obligé de rester ici pour ma sécurité. Nous avons fui la mort dehors, mais nous risquons de la rencontrer ici», confie un habitant.
Certains déplacés, désespérés, se voient contraints de se joindre aux malades pour recevoir un peu de nourriture. «Personne ne s’est préparée pour cette vie. Nous n’avons pas de choix, il nous faut partager. Nous devenons tous malades, même si nous ne le sommes pas vraiment», ajoute un autre déplacé, décrivant un quotidien marqué par la lutte pour la survie. La pénurie de nourriture touche également les malades, et la situation devient chaque jour plus intenable.
Avant même l’arrivée des rebelles à Walikale-Centre, certaines familles avaient pris leurs précautions, stockant des provisions à domicile. Mais aujourd'hui, ces réserves sont épuisées d'après un père de famille. «Nous nous étions organisés en famille, parce que nous savions que tout pouvait arriver. Mais notre stock ne pouvait pas tenir longtemps. Si ça continue ainsi, nous allons mourir de faim; car, nous ne pouvons pas sortir pour faire des provisions. Nous avons vraiment peur. Nous risquons d’enterrer des personnes qui mourront de faim», se lamente-t-il.
Dans ce contexte, l'AFC/M23 maintient son contrôle, malgré l’annonce de son repositionnement pour favoriser le processus de paix. Cette déclaration, saluée par plusieurs acteurs, dont le Rwanda, semble toutefois ne pas avoir changé la réalité sur le terrain. L’Armée congolaise, de son côté, renforce ses positions à Boboro, à 24 kilomètres de Walikale-Centre, et des renforts en provenance de Biruwe, où se trouve une base militaire, continuent d’affluer.