
Par Don Benjamin Makolo
Du haut de la tribune du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, Elise Marie Stefanik, ambassadrice des États-Unis aux Nations-Unies, a clarifié la position de son pays face à l'agression rwandaise dans l'Est de la RDC -République démocratique du Congo-.
Les États-Unis condamnent vigoureusement les avancées du M23 et les forces de défenses rwandaises dans le Nord et le Sud-Kivu. Face à la réduction des mouvements des éléments de la Monusco dans les zones occupées par les rebelles rwandais, la représentante du pays de Donald Trump veut voir la mission des Nations-Unies accomplir son mandat sans être inquiétée. «En tant que principal bailleur des fonds de la Monusco, les États-Unis sont pleinement investis dans son efficacité. La mission doit être autorisée à se déplacer librement pour exécuter son mandat dans les zones contrôlées par le M23. Nous suivrons de près les actions des parties et serons déterminés, le cas échéant, à prendre des mesures supplémentaires», a-t-elle déclaré.
Face aux massacres perpétrés par l'Armée rwandaise dans les zones occupées, les États-Unis exhortent le Conseil de Sécurité de l'ONU -Organisation des Nations-Unies- à revisiter le mandat de la Monusco en RDC. «Alors que le M23 commet des exactions à Goma, cette situation n'est pas tenable. Si la Monusco ne peut exécuter son mandat et protéger les civils dans les zones contrôlées par les rebelles du M23, nous, membres du Conseil, devrions envisager toutes les options possibles et inclure la révision du mandat de la mission qui ne reflète plus l'environnement opérationnel. Nous exhortons les Forces de la RDC et du Rwanda à apaiser la situation, à aider la Monusco à protéger les civils, à contrer les attaques des groupes armés et à contrer toutes les attaques terroristes. Nous exigeons que le M23 cesse de faire obstacle à l'action de la Monusco et prenne les mesures nécessaires, pour ouvrir l'aéroport de Goma sans attendre», a-t-elle insisté.
Tout en pensant au nouveau rôle que peut jouer la Mission des Nations-Unies en République démocratique du Congo, Stefanik appelle les acteurs régionaux à inviter la Monusco à la table des discussions pour une paix durable. «Si les acteurs régionaux souhaitent confier un rôle à la Monusco et l'appui de ce processus, ils devraient faire en sorte que la Monusco puisse participer aux discussions. Nous sommes conscients du rôle que peut jouer la Monusco dans le règlement de cette crise, grâce à ses compétences, à son mandat et à ses infrastructures. La Monusco est parfaitement équipée pour participer à la mise en œuvre d'un cessez-le-feu ou d'une autre solution négociée, comme elle l'a fait à plusieurs reprises, tout au long de son histoire. Cependant, en l'absence d'un cessez-le-feu durable ou de garantie de liberté de circulation de la Monusco, les troupes de l'ONU ne peuvent pas quitter leurs bases», a-t-elle renchérit.
Passant en revue les discours des parties en guerre, les États-Unis s'insurgent contre les menaces dont font l'objet les dirigeants de la Monusco. «Les États-Unis dénoncent les discours toujours plus antagonistes émanant toujours des représentants du gouvernement rwandais et du M23 appuyés par le Rwanda, notamment, les menaces visant des dirigeants de la Monusco et les fausses allégations disant que la Monusco appuie les FDLR. Ces déclarations sont inacceptables et irresponsables, en provenance du Rwanda en particulier, qui est un grand contributeur au maintien de la paix», réagit-elle.