
Par la Rédaction
Il y a deux mois, Goma, la plus grande ville de l'est de la RDC République démocratique du Congo-, a été secouée par des violences sans précédent. La ville a été prise d'assaut par l'AFC/M23, soutenu par le Rwanda, après des affrontements qui ont défiguré le centre-ville de cette capitale provinciale du Nord-Kivu. Ce conflit, qui a éclaté dans une violence totale, a eu des conséquences dramatiques pour les habitants de Goma et la région environnante.
Dans une interview accordée à nos confrères de RFI, Myriam Favier, cheffe de la sous-délégation du CICR -Comité international de la Croix-Rouge- à Goma, a partagé son analyse de la situation et les efforts humanitaires déployés, pour répondre aux besoins urgents de la population. Pour le CICR, le défi majeur est de répondre aux besoins humanitaires dans un contexte de risques élevés.
"Le point crucial, pour le CICR, c’est de répondre aux besoins de la population, tout en réduisant les risques auxquels nous sommes confrontés", a expliqué Myriam Favier. Ces derniers mois, l'organisation a intensifié ses efforts pour apporter des soins médicaux et un soutien psycho-social aux victimes du conflit. Depuis janvier, plus de 1900 patients ont été soignés, grâce aux services d'urgence du CICR.
L'une des initiatives les plus marquantes a été l'ouverture de trois maisons d’écoute, destinées à offrir un espace sûr aux habitants de Goma, pour exprimer leurs souffrances et trouver un soutien psychologique. Ces structures sont une réponse directe aux traumatismes physiques et émotionnels subis par la population locale en raison des affrontements violents.
Le CICR poursuit également son évaluation de la situation des populations déplacées. "Nous sommes en train d’évaluer la situation pour les populations déplacées, qui sont retournés dans leur milieu d’origine", a ajouté Myriam Favier. L'organisation est déjà en train de travailler sur cette question dans la cité de Sake, où des solutions sont recherchées pour soutenir les retours dans un cadre sécurisé, tout en répondant aux besoins humanitaires immédiats.
Les conséquences des violences de janvier à Goma continuent de se faire ressentir, et le chemin vers la reconstruction semble encore long. Toutefois, grâce aux efforts humanitaires, une lueur d'espoir reste perceptible, offrant un fragile réconfort aux habitants de la région.