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Par Prehoub Urprus
Chaque 1er avril, le monde s’amuse à inventer des canulars et à propager de fausses nouvelles sous couvert d’humour. Une tradition qui peut prêter à sourire ailleurs, mais qui, en RDC -République démocratique du Congo-, résonne de manière bien plus grave. Dans un pays en proie à une guerre imposée, où le Gouvernement mène des consultations pour tenter de juguler les multiples crises –politiques, économiques, sociales et sécuritaires–, la propagation de fausses informations n’a rien d’anodin.
Un terrain fertile pour la manipulation
En RDC, la désinformation est devenue une arme aussi destructrice que les conflits armés. Dans un contexte où la population cherche des repères et des solutions à ses souffrances, la prolifération de fausses nouvelles alimente les tensions et détourne l’attention des véritables enjeux. Entre rumeurs sur la situation militaire, mensonges sur les décisions politiques et manipulations économiques, le pays subit chaque jour les conséquences du manque de vérité.
La vérité, un fondement pour la paix
Si les consultations nationales initiées par le Chef de l’État visent à trouver des solutions durables aux défis actuels, encore faut-il que le débat se construise sur des bases solides. Or, comment bâtir une paix durable lorsque la société est minée par la défiance et la manipulation de l’information ? Il est impératif que chacun –médias, acteurs politiques, citoyens– prenne conscience du rôle fondamental de la vérité dans la reconstruction nationale.
Les réseaux sociaux, catalyseurs de la désinformation
Aujourd’hui, les rumeurs et fausses nouvelles se propagent à une vitesse fulgurante grâce aux réseaux sociaux. Leur viralité rend la lutte contre la désinformation encore plus complexe. Dans un pays où la fracture numérique est encore présente, beaucoup de citoyens prennent pour vérité absolue tout ce qui circule en ligne, sans vérification.
Un appel à la responsabilité collective
Le 1er avril ne devrait pas être un jour de banalisation du mensonge, mais plutôt une occasion de réfléchir à l’impact de fausses informations sur notre société. En cette période critique pour la RDC, la responsabilité de chacun est engagée : informer avec rigueur, dénoncer la désinformation et œuvrer pour une communication qui serve la paix plutôt que la division.
Les médias et les institutions doivent renforcer l’éducation aux médias et à l’information, pour permettre aux citoyens de distinguer les faits des manipulations. De même, les plateformes numériques ont un rôle clé à jouer dans la modération des contenus trompeurs.
La vérité est une arme puissante, bien plus que la rumeur et la manipulation. En faire un principe cardinal pourrait être le premier pas vers une RDC plus stable et plus prospère.