Mines antipersonnel au Grand Kivu : 38 victimes en un an et 15 zones encore actives, les ONG tirent la sonnette d’alarme

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Des mines antipersonnel [photos d’illustration]
Des mines antipersonnel [photos d’illustration]

Par Prehoub Urprus 

À l’occasion de la Journée internationale de sensibilisation contre les mines antipersonnel, célébrée chaque 4 avril, la communauté humanitaire attire l’attention sur une réalité alarmante. En 2024, 38 personnes ont été victimes d’engins explosifs dans la région du Grand Kivu, selon les données du GTLAM -Groupe de Travail de Lutte Anti Mines-.

Pourtant, les efforts ne manquent pas. 49 zones minées ont été sécurisées et 832 engins explosifs détruits grâce à l’engagement de plusieurs organisations spécialisées comme AFRILAM, SYLAM et TDI. Des opérations de terrain qui ont permis de sauver des vies, souvent dans l’ombre et dans des contextes très instables.

 

Mais la situation reste critique. Selon Marion Ngavho, coordinateur de SYLAM, 15 champs de mines demeurent actifs à ce jour, avec des risques quotidiens pour les populations civiles, notamment les enfants. Le manque de financement constitue désormais l’un des principaux freins à la poursuite des activités de déminage.

"Plusieurs ONG n’ont plus de projets actifs. Beaucoup d’initiatives ont pris fin en mars, d’autres dès novembre dernier. Certaines zones sont abandonnées depuis plus d’un an", alerte Marion, soulignant que les conflits armés ont continué de s’étendre, rendant encore plus vulnérables les zones touchées.

 

Alors que les combats sont persistants dans des villes et territoires du Nord et Sud-Kivu, la menace des mines et engins non explosés refait surface dans les écoles, champs, routes et quartiers anciennement occupés par les FARDC, les groupes armés locaux, mais aussi aujourd'hui par l’Armée rwandaise et ses supplétifs du M23-AFC. 

La campagne 2025, placée sous le thème "Sensibiliser pour sauver des vies dans les zones de conflit armé", appelle à un renforcement urgent de la prévention, de la sensibilisation communautaire, et à la relance des opérations de déminage et de dépollution.

Faute de moyens, la lenteur des actions pourrait coûter encore plus de vies dans une région où les mines restent une menace silencieuse, mais mortelle.

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Mercredi 9 avril 2025 - 08:02