![Des réfugiés sud-soudanais [photo d'illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-05/IMG-20250513-WA0018.jpg?itok=--akhGE2)
Par Gloire Balolage
La province de l’Ituri, dans le nord-est de la RDC -République démocratique du Congo-, fait face, depuis quelques jours, à une arrivée massive de réfugiés en provenance du Soudan du Sud. Selon la CNR -Commission nationale pour les réfugiés-, près de 15 000 personnes ont traversé la frontière, pour fuir les combats dans leur pays et s’installer dans plusieurs villages du territoire d’Aru, dans des conditions de grande précarité.
Karim Adidi, chef d’antenne de la CNR à Aru, explique que ces réfugiés sont, pour la plupart, hébergés par des familles locales dans les localités de Gole, Ulendere, Okaba et Kole, situées le long de la frontière. Aucun dispositif humanitaire structuré n’a encore été déployé. «A part la solidarité des communautés hôtes, aucune assistance n’est mise en place pour le moment», a-t-il déploré.
Selon la radio Okapi, les chiffres officiels de la CNR faisaient état, au 8 mai 2025, de plus de 14 400 réfugiés déjà enregistrés dans la zone. Un nombre en constante évolution, en raison des arrivées quotidiennes qui se poursuivent.
Ces personnes déplacées sont particulièrement vulnérables. Fuyant dans l’urgence les affrontements au Soudan du Sud, elles ont quitté leurs foyers sans biens essentiels, et font face à une absence d’abris, de soins de santé, d’accès à l’eau potable ou encore de structures éducatives pour les enfants.
Face à cette situation préoccupante, une mission conjointe regroupant la CNR, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), des ONG partenaires, les services frontaliers et les autorités locales a été dépêchée dans les zones d’accueil. Objectif : évaluer les besoins urgents et mobiliser les ressources nécessaires, pour organiser une réponse humanitaire adaptée, notamment en matière de santé, d’abris et d’éducation.
Dans ce contexte de forte mobilité, des préoccupations sécuritaires sont également soulevées. Robert Ndjalonga, coordonnateur provincial de la division de la protection civile, a appelé récemment les services compétents à une vigilance accrue, afin d’éviter l’infiltration éventuelle d’éléments armés dans la région.