![Les représentants de la CENCO et ECC [photo d’illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-05/IMG-20250516-WA0042.jpg?itok=T1Yty9AY)
Par Prehoub Urprus
Un document stratégique vient d’atterrir sur le bureau du Président Félix Tshisekedi : le rapport des consultations nationales et internationales autour du projet de "Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs". Fruit d’un travail conjoint entre l’Église catholique et l’Église protestante, ce texte balise la voie vers un forum national de dialogue.
C’est Monseigneur Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO, qui en a révélé l’existence, ce vendredi 16 mai 2025. Mais, avant tout déploiement public ou nouvelle étape, les Églises tiennent à présenter ce rapport en premier lieu au chef de l’État.
"Le Président avait salué l’initiative dès le départ. Il est donc naturel que la primeur lui revienne, par respect", a expliqué Mgr Donatien Nshole. Malgré quelques réticences apparues dans son entourage au fil du processus, l’espoir reste intact : "Il nous a promis une audience prochaine. Nous faisons confiance à sa parole."
En attendant ce rendez-vous présidentiel, les préparatifs se poursuivent. Dès la semaine prochaine, un appel sera lancé pour recruter des chercheurs et experts désireux de contribuer aux thématiques du futur forum national. L’objectif ? Ne pas perdre de temps lorsque le feu vert politique sera donné.
Mgr Nshole n’a pas manqué de souligner que ce dialogue ne saura se tenir sans la participation des partis proches du pouvoir. Il avertit : "Si certains choisissent de bloquer le processus, l’histoire en prendra note. Chaque acteur devra assumer sa part de responsabilité."
Pour renforcer l’adhésion populaire, les Églises projettent également une neuvaine nationale. Un moment de prière mais aussi de sensibilisation, pour mobiliser l’opinion autour de cette initiative de réconciliation.
À l’origine de cette démarche, la montée des tensions sécuritaires dans l’Est du pays, particulièrement après la prise de Goma par les éléments du M23-AFC soutenus par le Rwanda. Face à cette crise persistante, les voix se sont multipliées, tant au niveau national qu’international, pour appeler au dialogue.
Mais à Kinshasa, la démarche ecclésiale ne fait pas l’unanimité. L’UDPS, parti présidentiel, reste sceptique. Selon lui, "l’Église n’a pas vocation à s’immiscer dans les affaires politiques." Un point de désaccord qui ne freine pourtant ni la détermination des Églises, ni l’espoir d’une solution concertée à une crise qui dure depuis trop longtemps.