
Par Gloire Balolage
Dans la province de l’Équateur, dans l’ouest de la RDC -République démocratique du Congo-, un projet d’autonomisation des femmes et des jeunes filles, à travers la fabrication de charbon écologique et de foyers améliorés, a été lancé cette semaine à Mbandaka, chef-lieu de cette province.
Porté par le CPF -Centre d’encadrement pour la promotion de la femme et de la jeune fille-, en collaboration avec la CFLDD -Coalition des femmes leaders pour l’environnement et le développement durable-, ce projet bénéficie du soutien financier du Global Fund for Women. Il vise à répondre à un double défi, notamment réduire la déforestation liée à l’usage intensif du bois de chauffe et créer des opportunités économiques durables pour les femmes.
«Contribuer à la transition énergétique locale en intégrant les foyers améliorés et les charbons écologiques est essentiel pour freiner la destruction des forêts et faire face aux effets du changement climatique. Cela permet aussi de générer des revenus pour les femmes et les jeunes, qui sont en première ligne de l’exploitation des ressources forestières», a expliqué Gaby Liandja, chef de programme du projet.
Selon lui, plus de 90 % des ménages dans la province de l’Équateur dépendent encore de foyers traditionnels, souvent constitués de braseros rudimentaires. Cette pratique, bien qu’ancrée dans les habitudes locales, présente de nombreux risques : dégradation accélérée des forêts, perte de biodiversité, pollution de l’air intérieur et problèmes respiratoires chroniques.
L’enjeu est d’autant plus crucial que la pression démographique entraîne une hausse constante de la consommation énergétique, tandis que les techniques traditionnelles d’exploitation du bois restent peu efficaces, générant un gaspillage important. Face à cette situation, les briquettes écologiques et les foyers améliorés apparaissent comme une alternative viable, bien que leur taux d’utilisation à l’échelle nationale demeure inférieur à 5 %.
«Le charbon vert permet d’améliorer le rendement énergétique jusqu’à 80%, tout en réduisant la charge de travail des femmes et les dépenses des ménages», a souligné Gaby Liandja.
Pour Pitshou Bomandeke, chef de division du Genre, Famille et Enfant, ce projet ne se limite pas à une dimension écologique. Il constitue aussi un levier important pour l’émancipation des femmes et l’assainissement de la ville de Mbandaka. Il a exhorté les partenaires techniques et financiers à assurer la pérennité de cette initiative, qui s’inscrit pleinement dans les objectifs de développement durable de la RDC.