
Par Ram's Kitamba
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet Tshilejelu visant la modernisation de la voirie urbaine de Tshikapa, chef-lieu de la province du Kasaï, les autorités provinciales ont entamé, ces derniers jours, la démolition de plusieurs constructions anarchiques situées le long des artères concernées, notamment sur l’avenue Likasi.
Cette opération entre dans le cadre des travaux visant à doter la ville de Tshikapa de 15 kilomètres de routes asphaltées. Toutefois, elle a suscité des réactions, notamment de la part du mouvement citoyen LUCHA -Lutte pour le changement- section de Tshikapa et d'une frange de la population.
Au sein de la population, les avis restent partagés quant à l’exécution de ces travaux de démolition. Certains saluent cette initiative, tandis que d’autres critiquent la manière de procéder. Ils estiment que c'est l'État qui est à la base de cette situation; car, ce sont généralement ses services qui octroient ces espaces et les autorisations de bâtir.
Du côté de l’Hôtel de ville, on reste catégorique : démolir tout ce qui est construit sur la voie publique.
"Les avenues pour lesquelles le projet Tshilejelu doit être exécuté seront touchées. On ne voit pas la situation sociale de l'un ou l'autre", a déclaré le maire de Tshikapa, maître Faustin Lumuluabo, qui affirme qu’il n’y a pas d’indemnisation.
De son côté, la Lucha, dans une publication sur sa page Facebook, s’est réjouie du lancement effectif des travaux, tout en appelant au respect des droits fondamentaux des citoyens dans le processus de démolition.
«La destruction des constructions qualifiées d’anarchiques réalisée dans le cadre de ces travaux, est une décision positive pour faire respecter les normes d’urbanisme, protéger l’environnement et prévenir les risques de catastrophes naturelles.
Nous soulignons l’importance de garantir que toute opération de démolition soit effectuée dans le plein respect des droits fondamentaux des citoyens et des principes de justice sociale», peut-on lire dans ce message de la Lucha.
La Lucha souligne également que certaines habitations pourraient avoir été érigées légalement, sur base de permis de construire délivrés par les autorités locales ou de titres de propriété en bonne et due forme. Elle dénonce, par ailleurs, la responsabilité de certaines autorités locales accusées de vendre illégalement des parcelles situées sur des espaces publics ou privés.
Le mouvement citoyen a également appelé à une vigilance continue sur l’exécution du projet, exprimant ses inquiétudes quant à un éventuel abandon des travaux, comme ce fut le cas pour la route Tshikapa-Kandjanji, ou encore les bâtiments ministériels provinciaux restés inachevés.
Les travaux, lancés officiellement le 21 avril dernier, sont prévus pour une durée de deux ans. Ils sont réalisés par l’entreprise JCM, sous la supervision de l’OVD -Office des Voiries et Drainage-.