
Par Gloire Balolage
L’épidémie de mpox ou variole du singe en RDC -République démocratique du Congo- montre des signes de ralentissement, selon les données de l'INSP -Institut national de la santé publique-. Le pays a enregistré 182 nouveaux cas confirmés la semaine dernière, portant à 21.452 le nombre total de cas depuis le début de l’année 2024. Toutefois, la situation reste préoccupante dans certains foyers à risque, notamment les établissements pénitentiaires.
La capitale Kinshasa reste l’épicentre de l’épidémie, avec 88 nouveaux cas recensés en une semaine. Une portion importante de ces infections a été détectée en milieu carcéral, en particulier à la prison militaire de Ndolo, où 30 cas ont été confirmés, dont un décès.
«Ce ne sont pas les premiers cas en prison», indique un responsable de l’INSP, soulignant que les milieux fermés restent particulièrement vulnérables à une propagation rapide du virus.
Le docteur Adélard Lofungola de l’INSP explique que la réponse sanitaire repose sur des interventions ciblées. «Lorsque l'on a des cas positifs dans un milieu fermé, il y a de fortes probabilités d'une flambée épidémique rapide. On a identifié plus de 1.500 personnes potentiellement exposées. Aussitôt, des investigations renforcées ont été menées pour dépister d'autres cas, et une campagne de vaccination est en cours pour couvrir tous les contacts», a-t-il expliqué.
Des précédents à Kisangani, Gemena, Goma et Kokolo ont montré qu’une réaction rapide, notamment par la vaccination, permet de contrôler efficacement les foyers. En novembre 2024, les autorités avaient déjà élargi leur campagne de vaccination aux prisons de Kinshasa.
Mais dans un contexte de surpopulation carcérale, les mesures sanitaires restent difficiles à appliquer. À la prison militaire de Ndolo, conçue pour 500 détenus mais en abritant plus de 2 000, la promiscuité rend toute prévention quasi impossible, alerte Emmanuel Cole de la Fondation Bill Clinton pour la paix.
«Cette prison est trop petite. Beaucoup de gens partagent la même cellule. Lorsqu’une maladie comme le mpox y entre, nous risquons une contamination massive. Il faut soigner tout le monde, mais il n’y a pas l’espace pour prévenir», a indiqué Emmanuel Cole.
Pour soutenir les efforts de lutte, l’INSP annonce l’arrivée imminente à Kinshasa d’un stock important de vaccins : un million et demi de doses, offertes par le gouvernement japonais. Ces vaccins sont attendus dans les prochains jours, pour renforcer la campagne de prévention à l’échelle nationale, notamment dans les zones les plus vulnérables.
Malgré la tendance à la baisse, les autorités sanitaires appellent à la vigilance. Le mpox, maladie virale contagieuse, nécessite une surveillance constante pour éviter toute recrudescence, surtout dans des contextes à haut risque, comme les prisons et les camps surpeuplés.