
Par la Rédaction
Au cours d'une interview accordée à la radio Top Congo FM, le Vice-premier ministre en charge des Transports, Jean-Pierre Bemba Gombo, a indiqué que si la compagnie nationale Congo Airways n'a pas été renforcée en flotte, c'est à cause de la CNSS -Caisse nationale de sécurité sociale-, qui n'a pas voulu obtempérer à la décision du Conseil des ministres relative au Business plan présenté au mois de juillet de l'année dernière, pour relancer la compagnie nationale.
«Ça me fait beaucoup de peines, parce que Congo Airways aujourd'hui devait obtenir 7 avions de vols A320, mais qu'est-ce qui se passait ? Le Conseil des ministres a pris les décisions, j’ai présenté au mois de juillet de l'année passée immédiatement dans le cadre d'une garantie de financement que devait offrir la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS), de plus au moins 30 millions, juste la garantie au niveau d'une banque locale qui était disposée à pouvoir financer l'acquisition en location/vente de différents avions. Malheureusement, la CNSS n'a pas appliqué la décision du Conseil des ministres et a fait en sorte qu'elle voulait elle-même acquérir des avions», a accusé Jean-Pierre Bemba Gombo.
Selon lui, au lieu d'appuyer le gouvernement à relancer la compagnie nationale, les dirigeants de la CNSS entendaient eux-mêmes se lancer dans les activités d'aviation.
Sans vouloir entrer en contradictoire avec le VPM en charge des Transports, une source proche du dossier rétablit les faits, en faisant remarquer que Jean-Pierre Bemba n’a pas le total contrôle de ce qu’il dit dans cette émission, où il accuse la CNSS -Caisse nationale de sécurité sociale-. Tantôt, il parle d’acquisition, tantôt, il parle de la location d’aéronefs. Plus loin, il évoque la réunion du Conseil des ministres de juillet 2024, dont la CNSS a boycotté la décision, alors que le compte-rendu est là. C’est le Conseil des ministres du 7 août 2024 qui avait demandé à la CNSS de mettre à la disposition de Congo Airways douze millions de dollars, pour achat des moteurs des épaves qui sont là. Ces fonds ont été dilapidés. De même, à la création de Congo Airways, la CNSS avait mis près de 35 millions USD, des fonds avaient aussi été dilapidés.
Au cours de la réunion du Conseil des ministres du 7 août 2024, le chef de l’Etat avait enjoint la CNSS d’exécuter la décision de son Conseil d’administration, lequel avait proposé à la CNSS d’acquérir, à son compte, trois aéronefs à mettre à la disposition de Congo Airways, pour près de 36 millions de dollars américains. Chose faite. Mais de quel conseil des ministres parle le Vice-premier ministre, ministre en charge des Transports, Voies de communication et Désenclavement ?
Au cours de la même interview, Jean-Pierre Bemba mentionne que «La Caisse a les moyens de ces garanties, elle a préféré elle-même acquérir des avions, louer des avions. On leur a fait comprendre dès le départ que c'était un métier d'aviation. Aujourd'hui, nous sommes sans avions au niveau de Congo Airways.»
«Le VPM Bemba oublie que la CNSS est une caisse de sécurité sociale. Elle gère des fonds qui résultent des cotisations des affilés et pensionnés. Ce n’est donc pas de l’argent à dilapider comme on l’entend», ajoute la même source proche du dossier.
D’autre part, poursuit-elle, dans le dossier Congo Airways, la CNSS a déjà dépensé plus de 50 millions USD. Fallait-il continuer à en dépenser comme dans un tonneau de Danaïde ?
Il est donc de bon droit que le Conseil d’administration et la Direction générale protègent les cotisations des affiliés.
A ce jour, précise la même source, les Caisses de sécurité sociale ont diversifié leurs sources de revenu, en investissant dans plusieurs activités, notamment l’aviation, sur recommandation de la Cipres et de l’AISS.
Maintenant que la CNSS-RDC s’arrime à la dynamique internationale, pourquoi cela doit faire débat ? Entre temps, les aéronefs déjà acquis par la CNSS seront bientôt mis à la disposition de Congo Airways.
Il ne s’agit donc pas d’un blocage comme voudrait le faire passer dans l’opinion le VPM des Transports, mais plutôt les raisons de cet acharnement contre le Conseil d’administration et la Direction générale de la CNSS.
Dans le même ordre d'idées, renchérit la source, la tutelle de la CNSS n'a jamais saisi le Conseil d'administration pour un quelconque décaissement des fonds. C'est plutôt le VPM en charge des Transports qui en fait son affaire personnelle, et a saisi le Directeur général de la CNSS au nom du Conseil des ministres. Mais ce n'est pas pour exiger le décaissement de 30 millions USD, mais plutôt un total de 50 millions. C'est de là qu'est né le blocage; car, le Directeur général a demandé que ça soit la tutelle ou le Premier ministre qui lui écrive, pour que la CNSS s'exécute en toute légalité.