
Par Serge Mavungu
La création d'une nouvelle structure étatique –une initiative du ministère de la Culture, Arts et Patrimoine– devant gérer les droits d'auteur et les droits voisins des artistes congolais continue à faire couler encre et salive.
L'artiste-chanteur congolais Manda Chante, qui a toujours fait preuve d'un franc-parler, a, lors d'une émission de chronique musicale, souligné sans ambages qu'"aucun artiste congolais ne veut voir l'État congolais gérer ses droits d'auteur."
Et de préciser : "Nous ne sommes pas toutefois contre un quelconque accompagnement du ministère de tutelle. Mais quant à la gestion de nos droits, il n’en est pas question."
Il importe, par ailleurs, de rappeler que les artistes sociétaires de la SOCODA -Société Congolaise des droits d'auteur et des droits voisins- estiment que cette nouvelle structure étatique va les marginaliser davantage. À les en croire, confier la gestion des droits d’auteur à un organe public reviendrait à retirer aux artistes le peu de contrôle qu’ils exercent encore sur leurs œuvres et leur rémunération.
Jossart Nyoka Longo M'vula, président du conseil d’administration de la SOCODA, avait, pour rappel, martelé que "seule l’assemblée générale peut décider de la dissolution de la SOCODA, et non l’État; car, il n’en a pas le pouvoir. Les textes sont clairs."
Et Jossart Nyoka Longo de prévenir : "Si ces textes sont violés, nous saisirons le Conseil d’État."