
Par la Rédaction
Alors que la République démocratique du Congo célèbre, ce lundi 30 juin 2025, ses 65 ans d’indépendance, des voix venues de l’exil rappellent une réalité moins festive. À la frontière entre Bunagana et l’Ouganda, un Congolais refugié par la guerre témoigne de sa douleur et de son impuissance, dans un message poignant adressé aux autorités nationales.
"C’est difficile pour nous de célébrer cette fête de l’indépendance; car, nous sommes dans des conditions de vie très difficile dans notre refuge", confie-t-il, à quelques centaines de mètres de sa maison, qu’il aperçoit depuis le sol ougandais, sans pouvoir y retourner.
Bunagana, dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, est sous contrôle de la coalition M23-AFC, depuis le 13 juin 2022. Une situation qui a forcé des milliers de civils à fuir, notamment vers l’Ouganda voisin, souvent sans ressources, ni perspective de retour immédiat.
"D’ici où je suis en Ouganda, c’est à peu près un kilomètre de chez moi, à Bunagana. Mais, je ne peux pas y arriver, craignant pour ma sécurité. Je ne me limite qu’à la frontière", explique-t-il.
En ce jour de l’indépendance, loin des défilés et discours officiels, ce réfugié préfère adresser un message à l’État congolais.
"Mon message est adressé aux autorités étatiques : qu’elles fassent tout leur possible, pour restaurer la sécurité sur toute l’étendue du territoire national, afin que chaque Congolais vive en paix, sans tuerie, déplacement forcé ni d’autres tragédies", a-t-il lancé.
Dans la région, ce cri du cœur résonne comme celui de milliers d'autres. Car, pour une large partie de la population de l’est du pays, l’indépendance reste incomplète tant que les armes continuent de dicter la loi, et que le droit au retour reste un rêve lointain.