
Par Denise Kyalwahi
«Jeunesse informée = Ituri en paix», c’est sous ce mot d’ordre que l’AJCC -Association des Jeunes Chrétiens au Congo- mène, depuis plusieurs semaines, une vaste campagne de sensibilisation à Bunia, en Ituri, pour alerter sur les dangers de la désinformation. Ce jeudi 3 juillet 2025, grâce au soutien de la Section des communications stratégiques et de l’information publique de la MONUSCO, environ 70 jeunes, dont 31 femmes, se sont réunis dans la salle de cultes de l’église Parole de Vie, au quartier Lembabo, pour réfléchir aux impacts de la désinformation sur les réseaux sociaux.
Pour beaucoup, ce fut une prise de conscience : nombreux ignoraient que partager systématiquement tout message reçu contribue à répandre de fausses nouvelles. «On trouvait normal de transférer tout ce qu’on recevait, sans penser à vérifier ou à consulter la MONUSCO, pour connaître la vérité à la source», a reconnu une participante. Les intervenants ont rappelé qu’une information fiable doit être vérifiable, provenir d’une source crédible, être signée, datée et étayée par des preuves.
Pendant près de trois heures, les jeunes ont appris à distinguer le vrai du faux dans le flot d’informations qui inonde leurs téléphones et réseaux sociaux. Ils ont aussi mesuré les conséquences de la désinformation, aujourd’hui sanctionnée par la loi en RDC, et se sont engagés à devenir, à leur tour, des relais de bonnes pratiques au sein de leurs communautés, où une simple rumeur peut parfois déclencher de graves tensions.
Soucieux de marquer un tournant, les participants ont promis de modifier leurs habitudes et de sensibiliser chacun au moins cinq personnes autour d’eux. Un geste citoyen pour freiner un phénomène qui fragilise tous les pans de la société : santé, économie, politique, sécurité, et vie communautaire.
«J’ai compris à quel point la désinformation peut déstabiliser des vies, semer conflits et divisions, alimenter la haine, le tribalisme ou l’isolement», résume Joseph Rehema, membre de l’AJCC. «Désormais, je vais toujours vérifier mes sources avant de partager une information. Il faut quitter l’habitude de croire aveuglément tout ce qui circule sur nos téléphones. La jeunesse doit aussi lire la presse, écouter la radio, suivre la télévision, au lieu de se fier uniquement aux réseaux sociaux, où l’on ne sait jamais qui diffuse quoi ni pourquoi.»