![Une unité de traitement de choléra dans la zone de santé de kokolo à Kinshasa [photo d'illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-07/IMG-20250715-WA0014.jpg?itok=PiRqpty4)
Par Gloire Balolage
Depuis juin, MSF -Médecins Sans Frontières- a mis en place une UTC -Unité de Traitement du Choléra- dans la zone de santé de Kokolo, en soutien aux autorités sanitaires congolaises. Cette initiative vise à renforcer la prise en charge des patients, promouvoir la santé communautaire et améliorer l’hygiène à travers des actions concrètes dans le domaine de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène (WASH).
L’unité, installée à proximité de l’hôpital général du camp Kokolo, permet de traiter efficacement les cas graves de choléra et de désengorger les structures de santé locales souvent débordées. Le Dr Théophile Lukembe, responsable médical MSF de la riposte choléra à Kokolo, explique le fonctionnement de cette unité spécialisée.
«Ce sont des malades qui sont gravement touchés par le choléra qui sont hospitalisés ici. Pour la prise en charge, nous nous organisons pour des activités de première ligne. Ça signifie qu’à chaque fois qu’un malade suspect de choléra fait de la diarrhée et des vomissements, ce malade-là est orienté vers les soins de santé. Là, les agents médicaux, qui sont censés connaître les signes en rapport avec le choléra, confirment que c’est bien le choléra. Et à ce moment-là, on vous prend en charge ou on vous oriente vers l’UTC," a-t-il expliqué.
L’unité dispose actuellement de 50 lits, une capacité qui reste modeste face à l’ampleur de la zone couverte. Depuis son ouverture, près de 400 patients y ont été traités. Le Dr Lukembe pointe également les principaux défis auxquels les équipes font face.
«En termes de prise en charge, le premier défi est la grandeur de la zone de santé par rapport à d’autres. Le deuxième, c’est la capacité limitée de l’UTC. Toutefois, nous sommes bien organisés. Tout cas suspect qui répond à la définition est pris en charge», a-t-il poursuivi.
Au-delà du volet clinique, MSF mise aussi sur la prévention à travers des actions communautaires. Des relais ont été déployés dans chaque aire de santé, afin de sensibiliser la population sur les bonnes pratiques d’hygiène.
«Je dois rappeler à la communauté que le choléra n’est pas une fatalité. C’est une maladie guérissable, mais aussi évitable. Il suffit d’adopter des gestes simples, comme se laver régulièrement les mains. Le choléra est une maladie des mains sales», insiste le médecin.
À Kinshasa, MSF intervient également dans la zone de santé de Limete, en appuyant l’Unité de Traitement du Choléra à Pakadjuma, un quartier très vulnérable aux épidémies.
Par ailleurs, les équipes de cette organisation humanitaire sont actives dans d’autres provinces fortement touchées par la maladie, notamment au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et dans le Sankuru, où elles apportent un soutien logistique, médical et communautaire.
Face à une recrudescence des cas dans certaines régions, MSF appelle à une mobilisation collective autour de la prévention et de l’accès aux soins. L’organisation insiste sur l’importance des mesures d’hygiène de base et la rapidité de la prise en charge, deux éléments clés pour contenir efficacement la maladie.