Kisangani menacée d’annexion à l'Ouganda : Fabrice Sambili appelle Kinshasa à rompre toute coopération avec Kampala

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Fabrice Sambili, opposant politique au régime de Tshisekedi
Fabrice Sambili, opposant politique au régime de Tshisekedi

Par Denise Kyalwahi

Les tensions entre la RDC -République démocratique du Congo- et l’Ouganda prennent une tournure préoccupante, après les propos incendiaires du chef de l’Armée ougandaise, le général Muhoozi Kainerugaba, qui a publiquement évoqué l’annexion de la ville de Kisangani à son pays. Sur son compte X (anciennement Twitter), le fils du Président Yoweri Museveni a affirmé sans détour :«En fin de compte, Kisangani sera réunie à l’Ouganda», ajoutant que «selon notre prophète, Kakarakashagama, les terres ancestrales des Bachwezi se trouvent quelque part près de Kisangani

Dans une série de messages au ton provocateur, le général Kainerugaba a également lancé une pique à la communauté internationale :

«Ni le Qatar, ni les États-Unis ne peuvent trancher pour neuf pays africains voisins de la RDC. Washington et Doha ne valent rien sans la CAE et la SADC», a-t-il écrit, manifestant une volonté claire de marginaliser les puissances occidentales dans la résolution des tensions régionales.

 

Un silence gouvernemental jugé coupable

Cette déclaration a suscité une onde de choc dans la classe politique congolaise, d’autant que Kinshasa n’a jusqu’à présent émis aucune réaction officielle. Un silence que de nombreuses voix dénoncent comme une forme de faiblesse, voire de complicité.

Fabrice Sambili, cadre de l’opposition au Nord-Kivu, dénonce ce qu’il qualifie de «déclaration de guerre diplomatique».

«Cette sortie de Muhoozi est une insulte à notre souveraineté. C’est une provocation inacceptable et un mépris total envers l’État congolais», a-t-il déclaré à notre rédaction.

Pour lui, l’absence de réaction du Gouvernement est encore plus inquiétante que les propos eux-mêmes.

«Le Gouvernement reste muet, alors qu’un haut gradé étranger menace publiquement d’annexer une ville congolaise. C’est une honte nationale !», s’insurge-t-il.

 

Rupture immédiate demandée

Sambili appelle à une rupture totale des relations diplomatiques avec Kampala :«On ne coopère pas avec un pays qui rêve à haute voix de nous démembrer. C’est de la naïveté politique, voire de la trahison.»

Il rappelle également l’implication historique de l’Ouganda dans la déstabilisation de l’Est congolais, notamment à travers le soutien à des groupes armés, le pillage des ressources naturelles et l’occupation déguisée de certaines zones, comme l’ont documenté plusieurs rapports des Nations Unies.

Il interpelle directement le Président Tshisekedi : «Le chef de l’État doit sortir de son silence. Il ne peut pas se cacher derrière des accords, alors que la nation est publiquement menacée. Kisangani n’est pas négociable. Pas un centimètre carré du Congo ne sera abandonné à la folie impérialiste d’un général provocateur.»

Samedi 26 juillet 2025 - 11:58