Crise sécuritaire dans l’est de la RDC : l’Union européenne met la pression sur Kigali et soutient les victimes du conflit

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Une délégation des eurodéputés conduite par Hilde Vautmans reçue par le Président de la République Félix Tshisekedi à Kinshasa
Une délégation des eurodéputés conduite par Hilde Vautmans reçue par le Président de la République Félix Tshisekedi à Kinshasa

Par Prehoub Urprus

Une délégation de dix députés du Parlement européen, conduite par Hilde Vautmans, présidente de la délégation à l’Assemblée parlementaire Afrique-UE, a conclu, le 30 mai dernier, une mission de trois jours en RDC -République démocratique du Congo-.

Arrivés à Kinshasa le 27 mai, les eurodéputés ont rencontré les plus hautes autorités congolaises, dont le Président Félix Tshisekedi, les présidents des deux Chambres du Parlement, ainsi que plusieurs membres du Gouvernement. Ils ont également échangé avec des acteurs de la société civile, des représentants de la Monusco et du secteur privé.

Au cœur des discussions : la situation dramatique dans l’Est de la RDC. Les parlementaires européens ont fermement condamné les violences persistantes, notamment l’usage de la violence sexuelle comme arme de guerre, et ont réclamé la création de couloirs humanitaires, pour acheminer d’urgence vivres, médicaments et assistance aux populations touchées.

Les eurodéputés ont salué le travail des organisations de la société civile, en particulier le Centre Panzi du Dr Denis Mukwege, dans la lutte contre les violences sexuelles. Ils ont exhorté les autorités congolaises à agir face à la recrudescence des cas de violences sexuelles, y compris les viols collectifs dans la prison centrale de Makala, plaidant pour des mesures urgentes de justice transitionnelle et de réparation.

Faisant écho aux inquiétudes exprimées à Kinshasa, la délégation a réaffirmé sa volonté de plaider pour la suspension de tous les accords bilatéraux entre l’Union européenne et le Rwanda, notamment le protocole d'accord sur les minéraux critiques, qu’elle juge contraire aux intérêts du peuple congolais dans le contexte actuel de conflit.

Reconnaissant l’importance stratégique des ressources naturelles congolaises pour la transition verte et numérique mondiale, les parlementaires ont souligné la nécessité d’un partenariat équilibré, fondé sur la création de valeur locale, la protection de l’environnement et une distribution équitable des bénéfices.

Dans cette optique, la délégation a plaidé pour la mise en œuvre d’une feuille de route conjointe UE-RDC, incluant la société civile, en faveur de l’électrification, de l’industrialisation, et d’un approvisionnement responsable en minerais, dans une logique de paix durable et de prospérité partagée.

Lundi 2 juin 2025 - 13:10