
Par Gloire Balolage
Malgré les engagements pris au niveau national et international, les enfants congolais continuent de faire face à des privations massives de leurs droits fondamentaux. Éducation inégalitaire, couverture vaccinale insuffisante, violences domestiques répandues, absence d'identité légale.
Les dernières données de l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) 2023–24 dressent un constat inquiétant : seuls 21 % des enfants ont reçu l’ensemble des vaccins de base, moins de 30 % disposent d’un acte de naissance, et près de 47 % des enfants d’âge secondaire ne sont pas scolarisés. Des écarts profonds liés au milieu de vie et au niveau de pauvreté aggravent encore cette réalité.
C’est dans ce contexte que l’UNICEF tire la sonnette d’alarme, à l’occasion de la Journée de l’Enfant Africain 2025, en soulignant l’urgence d’une budgétisation réellement sensible aux droits de l’enfant. L’organisation appelle à des actions concrètes et immédiates, pour que les ressources allouées à l’enfant soient non seulement suffisantes, mais surtout exécutées de manière transparente, équitable et efficace.
Le travail infantile touche près de 12 % des enfants à l’échelle nationale, avec des pics dépassant les 20 % dans certaines provinces. Quant aux violences domestiques, elles sont largement répandues : près de 9 enfants sur 10 y seraient exposés, selon l’enquête MICS-Palu 2018.
Le tableau sanitaire n’est guère plus rassurant. À peine un cinquième d'enfants âgés de 12 à 23 mois ont reçu tous les vaccins de base, tandis que la mortalité infantile reste élevée, à 56 décès pour mille naissances vivantes. Dans les deux semaines précédant l’enquête EDS, 60 % des enfants ont présenté des symptômes respiratoires, 20 % ont souffert de fièvre, et 14 % de diarrhée.
La célébration de la Journée de l'enfant Africain cette année vise à rappeler une vérité incontournable : sans ressources financières suffisantes et bien exécutées, les droits de l’enfant demeurent lettre morte. L’UNICEF et ses partenaires insistent sur l’importance d’une budgétisation sensible aux droits de l’enfant, c’est-à-dire une planification qui place les enfants au cœur des politiques publiques, à travers une allocation adéquate des ressources, mais surtout une exécution rigoureuse, équitable et transparente des budgets.
«Les résolutions et les textes sont essentiels, mais ils ne suffisent pas. Ce sont les moyens financiers et leur mise en œuvre concrète qui changent véritablement la vie des enfants», souligne l’UNICEF dans son communiqué.
La budgétisation efficace ne peut se faire sans un environnement stable. La paix, souligne le communiqué, est la condition sine qua non pour garantir la réalisation des engagements pris par le gouvernement congolais et ses partenaires. Elle est le socle indispensable sur lequel doivent reposer toutes les politiques publiques en faveur de l’enfant.