
Par Gabin K.
Alors qu'à l'entame de son mandat, il avait mis un point d'honneur pour "humaniser les missions de l'ANR et mettre fin à l'arbitraire instauré sous l'administration de Joseph Kabila", Félix Tshisekedi fait preuve d'un mutisme alors que l'ANR multiplie les cas des violations des droits fondamentaux garantis par la Constitution.
Ce silence rend Tshisekedi coupable, à scruter le communiqué de l'ASADHO qui l'accuse ouvertement "de laisser l'ANR violer les droits fondamentaux des citoyens Congolais impunément".
Avec preuves à l'appui, l'ASADHO a énuméré quelques cas des violations perpétrées par l'ANR, à savoir :
- M. François Beya, Conseiller spécial en matière de sécurité du Président Tshisekedi, arrêté depuis le 5 février 2022 n'a jamais eu accès à un avocat ;
- M. Claude Kidicho, protocole au CNS, enlevé à partir de son bureau au Mont-Ngaliema, en date du 03 mars 2022, s’est retrouvé en détention à l’ANR (UZB). Il n’a pas droit à la visite des membres de sa famille ni accès aux avocats ;
- Le Colonel Arsène Matata Misimbo arrêté et détenu depuis le 14 février 2022 à l’ANR, est privé de la visite des membres de sa famille et de la possibilité d’être assisté par un avocat ;
- M. Pierre Kalenga, Commandant de sécurité au CNS enlevé depuis fin février 2022, s’est retrouvé en détention à l’ANR (UZB) sans la possibilité de voir les membres de sa famille ni d’accéder aux services des avocats ;
- Me Kiama, Avocat au Barreau de Kwilu est en détention à l’ANR (3Z) depuis le début du mois de mars 2022, pour un conflit parcellaire. Il n’a pas accès aux membres de sa famille ni à un avocat ;
- M. Luc Mulopwe, membre du parti politique ECIDE, arrêté et détenu à l’ANR (3Z) depuis le 14 janvier 2022 n’a jamais eu accès aux membres de sa famille ni aux services d’un avocat.
L'ASADHO se dit par conséquent "très préoccupée par le silence du Président Tshisekedi face à la multiplication des cas de violation des droits fondamentaux dont l'ANR se rend coupable tant à Kinshasa qu’en Provinces". L'ASBL de Me J.C Katende n'a cependant pas l'intention d"interférer dans les affaires pour lesquelles ces citoyens congolais sont interpelés", mais elle décrie simplement "le silence du Président Félix Tshisekedi" face à la "violation systématique des droits fondamentaux leurs reconnus par la Constitution".
"Le silence du Président de la République est considéré comme une acceptation de ces actes illicites", dit l'ASADHO qui, de ce fait, "appelle avec insistance le Président Tshisekedi à sanctionner et à faire arrêter tous les fonctionnaires de l’ANR qui ont violé la Constitution".