Justice : en appel, 5 ans après, la famille de Rossy Mukendi est impatiente d'une justice définitive ! [Entretien avec Yanick Tshimanga] 

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Par Fadi Lendo

Une audience pas comme les précédentes, ce jeudi 02 mars à la haute cour militaire qui a effectué une descente sur le lieu où s'est déroulé l'assassinat de l'activiste des droits de l'homme Rossy Mukendi Tshimanga. 

«La famille qui a assisté à l'audience devant la Paroisse catholique Saint Benoît a eu à revivre les mêmes émotions à travers les explications des témoins», a déclaré Me Yannick Tshimanga, frère de Rossy Mukendi.

Il était question que les présumés coupables, notamment la prévenue condamnée au premier degré, la commissaire supérieure adjoint Lokeso Koso Carine, puissent reconstituer la scène qui s'est déroulée le dimanche 25 février 2018 dans la paroisse Saint Benoît de Lemba, lieu du crime. Une expérience dure qui a ravivée une fois de plus la douleur de la famille biologique de l'illustre.

Yannick Tshimanga revient avec les cicatrices de la mort de son frère, en expliquant l'évolution du dossier dans une interview accordée à la rédaction d'opinion-infos après l'audience du jour.

«Il était question de démontrer au juge d'appel les éléments nouveaux dans le dossier partant des témoignages sur la manière dont les faits s'étaient déroulés en son temps. Justement dans le souci de pousser le ministère public à requalifier les faits», a expliqué le frère de Rossy Mukendi.

A en croire Me Yannick Tshimanga, la mort de Rossy n'a jamais été un meurtre mais par contre un assassinat avec une préméditation indéniable. 

«Nous l'avons démontré en indiquant nommément à la cour, la personne dont les gestes étaient sortis pour atteindre la personne physique de Rossy parce qu'ils le connaissaient déjà depuis belle lurette», a -t- il dit.

La famille de Rossy Mukendi dit attendre au second degré de cette affaire que la justice définitive soit faite surtout dans un État qui se veut de "droit".

«La famille était allée au second degré justement pour "mal jugé" dans l'aspect civil. C'est-à-dire que ce dont la cour militaire de Kinshasa-Matete avait alloué à la famille, en termes des dommages et intérêts, était insignifiant par rapport au préjudice que la famille avait subi», a indiqué Yannick Tshimanga.

Et de poursuivre :

"La famille n'avait pas seulement perdu Rossy. La maison familiale était saccagée par des personnes inconnues emportant tous les biens possible et deux semaines après l'enterrement de Rossy, c'était notre papa qui était parti (mort) dans des circonstances très floues».

Yannick Tshimanga a également plaidé pour que les autorités politiques du pays reçoivent les familles blessées, non seulement en mémoire de leur frère mais aussi en mémoire des autres victimes notamment Thérèse, Luc Nkulula.

Il importe de souligner que la prochaine audience de constat est prévue pour le jeudi prochain 09 mars prochain au siège ordinaire de la haute cour militaire au palais de la justice. Après suivra la plaidoirie proprement dite.

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Jeudi 2 mars 2023 - 20:37