RDC : Le moratoire sur la peine de mort levé, finie l'impunité !

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La ministre d'État, ministre de la justice et garde des sceaux, Rose Mutombo .
La ministre d'État, ministre de la justice et garde des sceaux, Rose Mutombo .

Par Bijou NDJODJI BATEKO

Elle n'avait que trop duré. Depuis 2003. La décision suspendant l'exécution de la peine de mort en RDC -République démocratique du Congo-.

Conséquences : l'exacerbation de l'insécurité dans l'Est de la RDC due, notamment, à la guerre d'agression et aux conflits armés récurrents, orchestrés par des États étrangers, qui, pour la circonstance, bénéficient parfois de la complicité de certains Congolais. 

Concomitamment, dans certaines agglomérations, le phénomène de banditisme d'une grande cruauté a connu une montée exponentielle, semant terreur et désolation, non sans causer mort d'homme au sein des communautés.

À cœur joie se livrent ces compatriotes infracteurs à des actes de traîtrise et d'espionnage, d'une part, et, de l'autre, au phénomène de banditisme cruel, parce que, à leurs yeux, le moratoire de la peine de mort est vu comme "gage à l'impunité".

Pourtant, en RDC, la législation pénale en vigueur prévoit la peine de mort pour certaines infractions.

D'où, questions : devra-t-on laisser ces traîtres, espions et brigands exceller allègrement dans leurs sales besognes, qui font payer un lourd tribut tant à la population qu'à la République, au regard de l'immensité des préjudices subis ? Que devra-t-on alors faire, pour mettre un terme à ce cycle infernal d'insécurité ?

Pour répondre à toutes ces questions, le Gouvernement, garant de la sécurité des personnes et de leurs biens, n'a trouvé mieux que de mettre fin, de manière officielle, au moratoire sur l'exécution de la peine de mort.

Car, selon le Gouvernement, dans sa décision prise au terme de la 124ème réunion ordinaire du conseil des ministres du 09 février 2024, telle que rendue publique par la ministre de la Justice, Rose Mutombo, dans sa note circulaire n°002 du 13 mars 2024, ce moratoire étaient mal perçue par ces infracteurs, qui, sans moralité ni patriotisme, se livrent dans des actes même de haute trahison, au point de se liguer avec les agresseurs de leur propre pays.

Pour le Gouvernement congolais, cette décision de lever la suspension de l'exécution de la peine de mort vise, in fine, à débarrasser les FARDC -Forces Armées de la République démocratique du Congo- des traîtres, d'une part, et, de l'autre, endiguer la recrudescence d'actes de terrorisme et de banditisme urbain qui endeuillent les paisibles citoyens au quotidien.

Seulement, ne sera exécutée que la peine de mort consécutive à une condamnation judiciaire irrévocable intervenue en temps de guerre, sous l'état de siège ou d'urgence, à l'occasion d'une opération de la police tendant au maintien ou au rétablissement de l'ordre public ou encore pendant toute autre circonstance exceptionnelle.

Une décision saluée de deux mains par la communauté congolaise, qui, dans son ensemble, comme un seul homme, pense que c'est un tournant décisif dans la situation sécuritaire que traverse le Congo de Lumumba dans sa partie orientale.

Pour nombre des Congolais, la levée du moratoire sur l'exécution de la peine de mort rime avec la fin de la traîtrise et d'espionnage à répétition commis par ceux des compatriotes dépourvus des valeurs démocratiques et républicaines, qui n'ont pour moyen d'accession au pouvoir que le recours aux armes. Une décision qui vient ainsi de sonner le glas de l'impunité. 

Ainsi, le Gouvernement congolais est invité à exécuter cette décision, sans tarder, sur ceux qui sont déjà arrêtés et condamnés à la peine capitale, pour des infractions sus évoquées, afin de servir de leçon à ceux qui s'hasarderaient à poursuivre dans les industries criminelles de traîtrise, d'espionnage et de banditisme contre la République.

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Vendredi 15 mars 2024 - 09:44