Agression Rwandaise : la ministre déléguée Irène Esambo et les personnes avec handicap de la RDC saisissent la CPI pour enquêter et sanctionner le Rwanda

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Par Serge Mavungu

La RDC -République démocratique du Congo- est victime d’une guerre d’agression de la part de son voisin, le Rwanda, voilà plus de trois décennies.

Comme pour les femmes et les enfants, les personnes avec handicap ont subi et continuent de subir plus durement les affres de cette agression, dans toute la partie Est du pays [Nord Kivu, Sud Kivu, Ituri, Haut Uélé et Bas Uélé]; non seulement plusieurs personnes sont devenues handicapées suite à cette guerre d’agression, mais aussi les personnes avec handicap sont gravement exposées aux violences et autres crimes perpétrés par les assaillants sur le terrain.

Pour rappel, en 2003, lors de l’élaboration de l’étude commanditée par la Banque Mondiale sur «Handicap et Pauvreté en RDC», il a été révélé par les experts du ministère de la Santé, que la guerre à l’Est constitue l’une des causes majeures de l’augmentation du nombre des personnes avec handicap en RDC, alors que le pays peine à mettre en place des mesures pour l’amélioration des conditions de vie de ces personnes vulnérables.

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À son arrivée à la magistrature suprême, en 2019, le Chef de l'État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, reconnaissant les conséquences de cette guerre d’agression sur les personnes avec handicap en RDC, dans sa volonté de promouvoir l’inclusion sociale, a créé au sein du Gouvernement central, un ministère en charge des personnes avec handicap, pour assurer leur prise en charge et aussi lutter contre les effets de la guerre sur les personnes avec handicap.

Alors que le pays s’efforce à éradiquer les effets de la guerre Rwando- Ougandaise sur le sol congolais en 2000, voilà qu’en 2020, le Rwanda fait ressurgir le M23, en stoppant ainsi l’élan pris par notre pays pour l’amélioration des conditions de vie des personnes avec handicap.

Le dernier assaut du Rwanda et ses supplétifs du M23 dans la partie Est de la RDC a encore aggravé la situation des personnes avec handicap, à cause de l’ampleur et de la nature des violences et crimes orchestrés sur terrain.

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L’utilisation des bombes, des mines anti personnelles et des armes blanches par les assaillants crée beaucoup de personnes avec handicap, aussi bien parmi les civiles que dans les rangs des militaires en RDC.

Dans les camps des déplacés internes, les personnes avec handicap vivent dans des conditions inhumaines et sont exposées à l’insécurité et violence permanentes à la suite de la persistance de la guerre dans la région, car, ne pouvant pas fuir lorsque les autres personnes valides se mettent à l’abri des bombes et missiles.

Plusieurs femmes handicapées sont violées, les personnes aveugles et sourdes à cause de la spécificité de leur handicap sont mortes par milliers, sans que personne ne parle de leur situation ; ce sont des victimes silencieuses de cette guerre d’agression.

Dans la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu et autres territoires actuellement sous occupation des militaires rwandais et terroristes du M23, les personnes avec handicap sont exposées à la mort certaine par manque d’eau, de nourriture ainsi que d’autres représailles.Il est temps que le monde ouvre les yeux sur cette machine à fabrication des personnes avec handicap, créé par le Rwanda et ses supplétifs du M23, à travers la guerre d’agression en RDC.

Pour ce faire, les personnes avec handicap de la RDC ont, dans un Mémorandum sur la violence et les crimes commis sur les personnes handicapées par le Rwanda et ses supplétifs du M23 pendant l’invasion de la partie Est de la RDC, formulé quelques demandes: 

• Que la guerre cesse en République démocratique du Congo ;

• Que les militaires rwandais et les M23 rentrent dans leur pays le Rwanda ;

• Que la Cour Pénale Internationale documente toutes les exactions de cette guerre d’agression du Rwanda sur les personnes avec handicap en RDC ;

• Que les Nations Unies constatent les effets néfastes de la guerre d’agression du Rwanda sur les Personnes avec handicap en RDC ;

• Que le Conseil de Sécurité des Nations Unies condamne le Rwanda pour violation des dispositions de la Résolution 2475 relative à la protection des personnes handicapées dans les zones de conflits ;

• Que la CPI ouvre la procédure judiciaire contre les responsables politiques et militaires rwandais impliqués dans ces crimes ;

• Que les Nations Unies et les autres partenaires intègrent la donne handicap dans l’assistance humanitaire à l’Est de la RDC et qu’ils appuient les efforts du pays pour l’inclusion sociale des personnes avec handicap sur le terrain.

Jeudi 6 février 2025 - 12:59