Justice internationale : La RDC plaide pour la compétence de la CPI à juger le crime d’agression à l’origine de la crise dans sa partie orientale

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Le ministre de la justice Samuel Mbemba  [photo d'illustration]
Le ministre de la justice Samuel Mbemba [photo d'illustration]

Par la Rédaction 

Le Gouvernement congolais a appelé la CPI -Cour pénale internationale- à exercer sa compétence sur les crimes d’agression dont la RDC -République démocratique du Congo- est victime depuis trois décennies. C’est ce qu’a déclaré le ministre congolais de la Justice, Samuel Mbemba Kabuya, à son retour de New York, où il a défendu cette position devant les instances internationales.

«Le Congo est, en effet, un pays victime d’agression, notamment de la part du Rwanda de Paul Kagame, depuis maintenant trente ans», a-t-il affirmé dans une déclaration à l’ACP -Agence congolaise de presse-. Il a évoqué un lourd bilan humain et humanitaire : treize millions de morts, des centaines de milliers de femmes violées, d’innombrables enfants devenus orphelins, sans compter les ravages causés à l’environnement dans les provinces de l’Est.

Ce plaidoyer congolais repose sur une critique du fonctionnement actuel de la justice internationale. Le ministre de la Justice déplore que la CPI soit compétente pour juger des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocides, lorsqu’ils découlent d’un acte d’agression, mais qu’elle ne puisse pas juger le crime d’agression lui-même, sauf dans des conditions très restrictives.

«Nous avons rappelé la situation dramatique de notre pays et souligné qu’il est anormal que la CPI soit compétente uniquement pour les crimes qui découlent du crime d’agression, mais pas pour le crime d’agression lui-même, qui en est la source», a insisté Samuel Mbemba. Il appelle à une évolution du droit international, pour que les auteurs de tels actes puissent être directement poursuivis.

Cette position, soutenue «avec fermeté» selon ses mots, intervient dans un contexte de tensions persistantes entre Kinshasa et Kigali, sur fond de violences récurrentes dans l’Est de la RDC, où plusieurs groupes armés sont actifs, souvent accusés d’être soutenus par des puissances étrangères.

La RDC souhaite ainsi que la communauté internationale, à travers la CPI, prenne, enfin, toute la mesure du drame congolais, et agisse pour que justice soit rendue aux millions de victimes.

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Vendredi 11 juillet 2025 - 12:23