![La ville de Goma chef-lieu de la province du nord-kivu [photo d'illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-03/IMG-20250327-WA0017.jpg?itok=LNqcCqbu)
Par la rédaction
La crise économique qui secoue la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, devient de plus en plus grave, affectant divers secteurs de la vie quotidienne. Depuis l'occupation de la ville en janvier dernier par les rebelles du M23/AFC, soutenus par le Rwanda, la situation n'a cessé de se détériorer.
Hôtels, restaurants, supermarchés, ngandas et autres commerces ont tous enregistré une chute drastique de leur activité, et des milliers de travailleurs peinent à subvenir à leurs besoins. En l'absence de solutions immédiates, la population se retrouve dans une impasse économique de plus en plus difficile à surmonter.
Il convient de noter qu'une source relayée par nos confrères de la radio Okapi a fourni des informations précises, confirmant ainsi les faits observés sur le terrain. Les conséquences de la crise sont particulièrement visibles dans le secteur de l’hôtellerie. Réputée pour son dynamisme et son immobilier, Goma voit désormais ses hôtels désertés petit à petit. Les établissements autrefois pleins de clients sont aujourd’hui souvent vides ou fonctionnent à faible capacité.
Les restaurants et ngandas, eux aussi, subissent des pertes importantes. La clientèle a considérablement diminué, et beaucoup d’établissements ont dû fermer leurs portes ou réduire leur service. Cette situation a des répercussions sur des milliers de familles, qui dépendent de ce secteur pour leur subsistance. Un grand nombre de travailleurs de ces établissements ont été mis en congé sans rémunération, exacerbant davantage la pauvreté dans la ville.
En plus des hôtels et restaurants, les commerçants locaux font également face à une grave crise. Le commerce dans les grandes surfaces comme les supermarchés a été ralenti par l’insécurité persistante et la réduction de la demande. Les petits commerçants du centre-ville se plaignent de l’absence de clients et de l’incapacité de maintenir leurs activités, avec de nombreux magasins fermés. "Avant, les rues étaient pleines de clients; mais, aujourd’hui, c’est calme, presque désert. Nous vivons dans l’incertitude", déclare un commerçant du centre-ville.
L'impact de cette crise ne se limite pas uniquement au secteur privé. De nombreuses ONG locales et internationales, qui œuvraient auparavant dans la région, ont dû réduire leurs effectifs ou suspendre leurs activités. En raison de l’insécurité et de la fermeture de plusieurs institutions vitales, notamment les banques et l’aéroport international de Goma, beaucoup d’organisations humanitaires n'ont pas pu assurer leurs missions. Celles qui ont décidé de maintenir une présence dans la ville l’ont fait avec des effectifs réduits, ce qui diminue leur capacité à répondre aux besoins de la population.
L'absence de banques fonctionnelles et la paralysie de l’aéroport international ont également affecté le commerce international et les transactions financières. Les entreprises locales ont du mal à effectuer des paiements, et les importations de biens essentiels sont entravées, aggravant encore la situation. Cette paralysie économique rend la vie encore plus difficile pour ceux qui dépendent de ces services, pour leur activité quotidienne.
Les familles qui dépendent des emplois dans ces secteurs sont parmi les plus touchées. Beaucoup de travailleurs sont confrontés à un chômage involontaire et à des difficultés pour nourrir leurs enfants. "Je ne sais plus à quel saint me vouer", confie une mère de famille, inquiète pour l’avenir de ses enfants. L’incertitude qui plane sur l’avenir de Goma empêche les habitants de se projeter et d’espérer une issue positive à court terme.
Malgré les efforts diplomatiques du Gouvernement congolais pour trouver une solution politique à la guerre en cours, la population reste désespérée. Les démarches entreprises pour rétablir la paix et la sécurité n’ont pas encore donné de résultats concrets. La guerre, soutenue par l’implication de puissances extérieures comme le Rwanda, continue de faire des ravages, et la ville semble prisonnière d’un cycle de violence et de pauvreté.
Face à cette situation, les habitants de Goma, autrefois connus pour leur résilience et esprit d’initiative, ne vivent plus, mais cherchent simplement à survivre. Nombreux sont ceux qui, tout en espérant des changements positifs, se tournent vers la prière et la foi, pour implorer une intervention divine. "Nous prions chaque jour pour que la paix revienne", explique un habitant, exprimant le désespoir de ceux qui, bien que convaincus des démarches diplomatiques, ne voient encore aucune solution tangible à la crise.
La guerre en cours a montré ses effets dévastateurs sur l'économie locale et la vie des habitants de Goma. Les conséquences sont palpables à tous les niveaux de la société. Les établissements commerciaux ferment, les travailleurs sont au chômage, et les familles luttent pour joindre les deux bouts. Tant que l'insécurité persiste, il est difficile d'imaginer une amélioration de la situation. Cependant, la population, bien que désespérée, garde encore l’espoir que des solutions émergeront, même si cela semble lointain.